Exploitation communautaire d'une ressource naturelle : ce que nous dit le cas des sédiments du fleuve Usumacinta (Tabasco, Mexique)
Résumé
Although river sands and gravels are scarce and coveted resources on a global scale (UNEP, 2019),
this is not the case in the Mexican part of the Usumacinta inter-border river (Tabasco). The
deciphering of the current functioning of the artisanal exploitation of sediments through documentary
research and multi-year field surveys shows that, paradoxically, sediments constitute an invisibilised
resource in environmental policy. In order to question the idea that optimal management of natural
resources necessarily involves technical-scientific, regulatory and/or political management, we sought
to understand the dynamics of the exploitation of a natural resource that is self-managed by the local
population without the intervention of the institutional apparatus and/or expertise having a particular
role in its management. The analysis of the data collected (speeches, mental maps, etc.) enabled the
construction of systemic diagrams with the aim of identifying local resources and heritage and
contributing to the reflection on the positive or negative feedback of the effects generated. These
diagrams promote a better understanding of the Usumacinta river socio-ecosystem and provide a
basis for stakeholder discussion of prospective scenarios.
Si à l’échelle mondiale, les sables et graviers fluviaux sont des ressources rares et convoitées (UNEP,
2019), il ne semble pas en être de même dans la partie mexicaine du fleuve inter-frontalier
Usumacinta (Tabasco). Le décryptage du fonctionnement actuel de l’exploitation artisanale des
sédiments au travers d’une recherche documentaire et d’enquêtes pluriannuelles de terrain montre
que paradoxalement les sédiments constituent une ressource invisibilisée en matière de politique
environnementale. Pour interroger l’idée qu’une gestion optimale des ressources naturelles passe
forcément par une gestion technico-scientifique, réglementaire et/ou politique, nous avons cherché à
comprendre la dynamique d’exploitation d’une ressource naturelle autogérée par la population locale
sans que l’intervention de l’appareil institutionnel et/ou de l’expertise ait un rôle particulier dans sa
gestion. Les analyses des données collectées (discours, cartes mentales dessinées...) ont permis la
construction de schémas systémiques dans l’objectif d’identifier les ressources et patrimoines locaux
et de contribuer à la réflexion sur les rétroactions positives ou négatives des effets engendrés. Ceux-ci
favorisent une meilleure compréhension du socio-écosystème fluvial de l’Usumacinta et constituent
une base pour la discussion par les parties prenantes de scénarios prospectifs.
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