La crémation en Corse à la lumière des récentes découvertes - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

La crémation en Corse à la lumière des récentes découvertes

Résumé

Les fouilles préventives récentes réalisées par l’INRAP en Corse ont livré un important corpus de structures liées à la pratique de la crémation. Ces dernières n’étaient, jusqu’alors connues que grâce aux fouilles réalisées par G. Morrachini-Mazel dans les années 70, et aucune étude exhaustive n’avait pu être conduite. La multiplicité des ensembles funéraires appréhendés ces cinq dernières années sur les communes d’Aléria et de Lucciana offrent ainsi des données inédites permettant aujourd’hui de dresser un premier bilan des gestes et des pratiques en usage en Corse durant l’Antiquité. La crémation n’a jamais constitué le traitement du corps majoritairement choisi par les populations corses, à la différence du sud-est de la Gaule ou encore de l’Italie, qui, dans des phases chronologiques bien particulières l’ont massivement adoptée. Elle demeure cependant largement attestée depuis les hautes périodes mais témoigne d’un geste apporté par les civilisations méditerranéennes exogènes (grecque, et étrusco-italique). En effet, les pratiques funéraires indigènes locales de l’âge du Fer renseignent des dépôts sous abri pour l’essentiel. Ce n’est qu’avec l’arrivée des Étrusques qu'apparaît d’abord timidement la pratique crématoire : les fouilles anciennes des zones funéraires d’Aléria conduites par J. Jehasse indiquent une présence ponctuelle entre les années 500 et 325 BC. Sous la domination étrusco-italique entre 300 et 150 BC, ce mode de traitement connaît un meilleur engouement sans pour autant devenir exclusif. Ce n’est qu’au cours du Haut Empire que les structures funéraires sont les plus nombreuses. À Aléria, dont le contexte d’occupation témoigne aussi d’un mélange populationnel important, si elles côtoient une nouvelle fois des inhumations, les crémations identifiées sur le site de Lamajone relèvent de petits groupes identifiés topographiquement et les gestes de constitution des sépultures (mobilier, configuration des dépôts ou dispositifs) sont très variables d’un ensemble à l’autre. On retrouve cette même diversité des gestes à Lucciana, où les structures à dépôt de crémation ne présentent cependant pas d’organisation topographique différenciée. Toutefois, leur nombre minoritaire se démarque de ce qui a été observé dans les nécropoles situées en périphérie sud-est et ouest de la ville de Mariana. Ces récentes découvertes engendrent de nouvelles interrogations sur les pratiques funéraires et leur variabilité et notamment, ses particularismes et similarités avec celles du pourtour méditerranéen. Les pratiques funéraires dans ce contexte insulaire, véritable carrefour de la Méditerranée antique occidentale, semblent ainsi davantage relever de coutumes socio-culturelles inhérentes à différents groupes constituant une société très cosmopolite, largement documentées par les autres aspects de l’archéologie (échanges maritimes, modes de production, etc…).
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-03685270 , version 1 (24-04-2023)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03685270 , version 1

Citer

Alexia Lattard, Catherine Rigeade, Anne-Gaëlle Corbara, Philippe Ecard, Isabel Figueiral, et al.. La crémation en Corse à la lumière des récentes découvertes. GAAF 2022. Rencontre autour de la crémation, Gaaf, May 2022, Toulouse, France. ⟨halshs-03685270⟩
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