Vallée de l'Eure: une rivière, des territoires. Rapport d'opérations 2021 - HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2022

Vallée de l'Eure: une rivière, des territoires. Rapport d'opérations 2021

Théophile Piau
Caroline Font
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 991121
Isabelle Le Tellier-Heitz
  • Fonction : Auteur

Résumé

Le PCR « Vallée de l’Eure : une rivière, des territoires » s’intéresse au bassin versant de l’Eure, sous bassin du système séquanien, encore très peu étudié sur le plan archéologique et historique. Il se place dans la continuité des grands programmes lancés à partir des années 1990 sur l’étude des dynamiques de peuplement et de l’organisation spatiale des territoires, qui ne cessent de se multiplier pour développer des problématiques autour du rôle des sociétés dans les phénomènes de transmission et de changement des formes spatiales, y intégrant aussi bien des études sur la morphologie des paysages que sur la formation des groupes culturels, jusqu’à la reconstitution de dynamiques socio-environnementales qu’engendrent au court du temps les interactions entre l’homme et son milieu, entre les sous-systèmes culturel et naturel. Le projet résulte d’une réflexion sur les réelles capacités documentaires d’un corpus donné en matière de reconstitution évolutive des paysages aussi bien naturels qu’anthropiques et sur les moyens à mettre en œuvre en termes d’efficacité et de pertinence pour pallier la discontinuité et le fractionnement de la donnée toutes périodes et disciplines confondues. En s’inscrivant volontairement dans un contexte de faible documentation archéologique, le projet ouvre sur une approche exploratoire et prospective, aussi bien sur le plan scientifique que technologique. Au-delà de l’enrichissement du corpus somme toute maigre des gisements archéologiques du secteur, il vise à restituer les modalités de la construction des territoires et des patrimoines naturels, culturels et sociaux sur le temps long en privilégiant le dialogue transchronologique et l’interdisciplinarité. Il met également en place une plateforme Web-SIG originale dont l’objectif est non seulement de centraliser la collecte des données pluridisciplinaires de manière à pouvoir les croiser, mais aussi, en amont comme en aval, à aider à la réflexion et à la décision sur le terrain en matière de connaissance, de conservation et a fortiori d’aménagement et de gestion des risques de notre environnement historique et naturel, passé, actuel et futur. L’année 2021 visait, dans la suite des années précédentes, à compléter l’analyse géomorphologique amorcée en 2019 par une modélisation des paléoreliefs de la portion médiane de la vallée et à établir l’évolution diachronique du tracé en plan du réseau hydrographique et des liens spatiaux et temporels entre les niveaux de terrasses cartographiés et les vestiges archéologiques connus, dans une perspective taphonomique. Deux zones-atelier ont été sélectionnées à ce titre : l’une autour du sanctuaire antique de Garennes-sur-Eure (lieu-dit Bellevue), reconnu par prospection aérienne (Archéo27), l’autre dans les plaines de Saussay et Croth au sud d’Anet et de part et d’autre de la rivière où les contrastes phytologiques laissent voir des formes géométriques, anomalies probablement d’origine anthropique mais difficilement caractérisables du point de vue fonctionnel. Dans le cadre strict de ces deux zones-atelier, des analyses cartographiques et historiques (notamment le site « Remonter le temps » de l’IGN) ont été conjuguées à une analyse des MNT RGE Alti 1 m – pour repérer les formations superficielles – et à de la télédétection (sur photographies aériennes et satellitaires) ainsi qu’à des « retours terrain » pour vérification aussi bien des types de formations géomorphologiques que des « indices de site » [Rapport 2020 : 21-35]. En 2021, la reconnaissance de l’environnement géomorphologique des gisements archéologiques sur ces deux zones devait être menée en combinant prospections géophysiques (Tomographie de Résistivité Électrique) pour reconstituer la géométrie 2D du remblaiement alluvial, carottages profonds dans l’axe d’écoulement des paléochenaux pour préciser l’architecture et l’âge des unités des séquences sédimentaires, analyses sédimentologiques en laboratoire (granulométrie, paramètre texturaux et image CM) et datation radiocarbone (14C Accelerated Mass Spectrometry). L’objectif était de documenter et de dater les jalons de l’histoire géomorphologique et paléoenvironnementale de l’Eure dans cette portion de la vallée en lien avec les différentes phases de l’occupation humaine et de les mettre en perspective avec celles obtenues plus en aval près de la confluence avec la Seine (Louviers, Incarville, Val-de-Reuil). À échelle plus locale, il était envisagé d’analyser la temporalité des dynamiques érosives et de quantifier la redistribution de sédiments au cours de l’Holocène au sein de deux sous-bassins – le Radon et la Vesgre. L’ensemble de ses approches devait être accompagné de vérifications au sol (prospections pédestres et analyses de mobilier) et de relevés ponctuels à l’aide de capteurs montés sous drone. Enfin, faute de pouvoir approcher aisément les « cultures matérielles », témoins de la rythmicité des regroupements de communautés dont les marqueurs les plus fins restent le mobilier et en particulier la poterie – mais qu’il est nécessaire de redéfinir –, une démarche d’inventaire des « géoarchéosites » devait être conduite à l’échelle de la moyenne vallée de l’Eure, entre la confluence avec l’Iton (au nord) et la ville de Chartres (au sud), en s’appuyant de manière complémentaire sur l’inventaire archéologique (Patriarche et services départementaux) et l’Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG) des départements de l’Eure (28), de l’Eure-et-Loir (28) et des Yvelines (78). Il était également question de mettre en place au format SIG une structure adéquate à deux volets interconnectés pour nous permettre d’évaluer, en première instance, une démarche prospective à l’appui d’interventions non invasives sur le terrain, en s’appuyant sur une analyse de la représentativité des données selon leurs origines – géographiques, géologiques, géomorphologiques, archéologiques, historiques, environnementales… –, et de tester une approche régressive et évolutive des transformations (phénomènes de résilience, réappropriation…) à l’aide de référentiels et d’indicateurs pertinents.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

halshs-03533243, version 1 (18-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03533243 , version 1

Citer

Fabienne Dugast, Théophile Piau, Caroline Font, Isabelle Le Tellier-Heitz. Vallée de l'Eure: une rivière, des territoires. Rapport d'opérations 2021. [Rapport de recherche] SRA-DRAC Normandie. 2022. ⟨halshs-03533243⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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