Science et prescience : la connaissance du futur [chez Montaigne]
Résumé
Très critique à l’encontre des sciences qui prétendent déchiffrer le présent du monde et le passé des hommes, Montaigne l’est encore davantage envers celles qui ont l’ambition de prévoir, d’anticiper, de calculer les événements à venir et de s’en laisser importuner. Il ne se préoccupe guère de l’avenir, cette portion indéterminée du temps à propos de laquelle les sciences manifestent leur vanité et leur présomption. Toutefois, il ne peut s’empêcher de s’élancer vers un futur, fût-il incertain, fût-il limité à la science de soi. Dans certaines retouches et corrections, ses premiers jugements à l’encontre de la physiognomonie prédictive se trouvent atténués au profit de cette fille d'alliance, Marie de Gournay, qui admirait tant son « père » et les sciences.