“Schooling Markets”: An Analysis in Economics-of-Quality Terms
Les « marchés scolaires » : une analyse en termes d'économie de la qualité
Résumé
Schooling markets and their effects on inequalities have become a special focus for sociology of education. Yet the question remains how to define these “schooling markets” and provide them with empirical and theoretical content. This article uses economics of quality categories to analyze schooling markets. The analysis, fueled by two empirical studies, one on middle schools and one on high schools, brings to light the characteristics of these markets, how they operate, who the actors are and what effects the markets have on scholastic inequalities. The study’s three main results are: 1) education is a highly particular commodity characterized by great uncertainty about educational quality and difficulty in obtaining information on quality; also by the fact that all the actors involved are implicated in the functioning of the education quality market; 2) public institution actors are also players on the schooling market, and their action consists in managing pupil flow quantitatively rather than working to explicitly regulate these markets; 3) schooling markets are “feedback” markets, meaning that as soon as some degree of a given school’s educational quality is due to the nature of its pupil population, educational quality at that school – both in terms of schooling effectiveness and quality of school life itself – begins to be defined by the market on this very basis.
L’étude des marchés scolaires et de leurs conséquences sur les inégalités est aujourd’hui un des objets privilégiés de la sociologie de l’école. Pourtant, l’une des questions est de savoir comment définir ces « marchés scolaires » et comment leur donner un contenu empirique et théorique. C’est le propos de cet article qui analyse les marchés scolaires à partir des catégories de l’économie de la qualité. Deux enquêtes empiriques, l’une sur les collèges et l’autre sur les lycées, nourrissent ici la réflexion pour montrer quelles sont les caractéristiques de ces marchés, la façon dont ils fonctionnent, quels en sont les acteurs et quelles conséquences ils produisent sur les inégalités scolaires. Trois résultats principaux ressortent. D’abord que l’éducation est un bien très particulier où l’incertitude sur la qualité est grande, l’information difficile à obtenir et où l’ensemble des acteurs en présence participe du fonctionnement du marché de la qualité éducative. Il ressort ensuite que les acteurs publics sont aussi partie prenante des marchés scolaires en agissant en fonction d’une gestion quantitative des flux d’élèves, et non dans la perspective de réguler explicitement ces marchés. Enfin, nous montrons que les marchés scolaires sont des marchés à « feed-back » : dès lors qu’une part de la qualité scolaire d’un établissement est le résultat de la nature de son public, les marchés scolaires contribuent à en définir par là même la qualité éducative tant du point de vue de l’efficacité que de la qualité de vie scolaire.
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