Que reste-t-il de la « crise migratoire » de 2015 ? - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue européenne des sciences sociales (Cahiers Vilfredo Pareto) Année : 2021

Que reste-t-il de la « crise migratoire » de 2015 ?

Résumé

This paper examines the impact of the 2015 refugee crisis on individual attitudes toward immigration and their effect on trust in the European Union. On the basis of a longitudinal analysis of cross-national data from the European Values Studies (EVS) of 1990–2017, I find that this effect is heterogeneous across regions and countries, and that it also varies over time. The hypothesis of a significant impact of the refugee crisis is corroborated in a dozen European Union countries, both in western and eastern Europe. At the macro level, the increase in the number of immigrants during the crisis had no significant effect. The migration crisis may have primarily triggered anti-immigrant sentiments in the European Union countries least affected by economic downturn and unemployment, which suggests a possible “Euroscepticism of the rich.” Finally, politicization of European integration by national political parties emerges as a key factor, interacting with mass attitudes toward immigration and the European Union among the European population.
Cet article propose de réexaminer la question de l’impact de la crise des réfugiés de 2015 sur les attitudes individuelles à l’égard de l’immigration et de l’effet de ces dernières sur la confiance dans l’Union européenne. L’examen longitudinal des données comparatives des enquêtes European Values Studies (EVS) sur la période 1990-2017 suggère que cet effet demeure hétérogène selon les contextes régionaux ou nationaux, et qu’il varie également dans le temps. L’hypothèse d’un impact de la crise migratoire est corroborée dans une douzaine de pays de l’Union européenne à l’ouest comme à l’est de l’Europe. Au niveau macro, l’effet de la « pression migratoire » dans les États européens n’est pas significatif. La crise semble avoir avant tout activé des sentiments xénophobes dans les pays de l’Union européenne les moins affectés par la récession et le chômage, dessinant les contours d’un possible « euroscepticisme » des riches. Enfin, la politisation de l’Europe par les partis politiques nationaux reste un facteur déterminant, qui vient interagir avec la structuration d’attitudes de masse vis-à-vis de l’immigration et de l’Union européenne dans les opinions publiques européennes.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-03466814 , version 1 (06-12-2021)

Identifiants

Citer

Gilles Ivaldi. Que reste-t-il de la « crise migratoire » de 2015 ? : Attitudes à l’égard de l’immigration et confiance dans l’union européenne dans les enquêtes European Values Studies. Revue européenne des sciences sociales (Cahiers Vilfredo Pareto), 2021, L’Europe des valeurs, 59 (2), pp.141-173. ⟨10.4000/ress.7848⟩. ⟨halshs-03466814⟩
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