L'hébergement citoyen des exilé·es, une zone grise, informalité et territoires solidaires, le cas de la vallée de la Drôme et de la métropole lyonnaise
Résumé
"L’hébergement solidaire de personnes exilé·es s’est fortement développé ces dernières années, sous forme d’accueil chez l’habitant, de logements mis à disposition, ou de squats. Dans le contexte d’une politique d’accueil très restrictive de la part de l’État, ces pratiques d’hébergement informel se situent généralement en marge du Dispositif national d’Accueil destiné à héberger les exilé·es au cours de leur demande d’asile. La notion de « zone grise » (Yftachel) permet utilement de saisir l’ambiguïté qui saisit ces pratiques : informelles, elles sont néanmoins façonnées en creux, contre leur gré, par les procédures administratives. Cet article montre les enjeux de cette « zone grise » de l’hébergement citoyen, dans la vallée de la Drôme et la métropole lyonnaise : d’une part, il aborde comment le Dispositif national d’Accueil contribue à créer des territoires dissuasifs pour l’accueil des exilé·es ; il analyse ensuite comment l’hébergement dit « citoyen » repose sur des pratiques informelles, mais en interaction avec les cadres émanant des politiques migratoires. Enfin, l’article montre comment ces pratiques d’hébergement solidaire sont aussi créatrices, en ce qu’elles contribuent à questionner en profondeur des pratiques et représentations collectives, qui dépassent le strict cadre des modalités de cet hébergement."
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