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Chapitre d'ouvrage Année : 2020

Cultures, peoples, groups…and genes

Cultures, peuples, groupes … et gènes

Résumé

When archaeologists studying societies without texts began to organise their data in the 19th century, they created “boxes” called “cultures” (Kultur in German) or “civilisations”, defined by “type fossils” (Leitfossil) following an almost explicitly geological paradigm. These “cultures” were nevertheless considered also as biological entities, able to reproduce themselves, or even combine. Gustaf Kossinna took a decisive step by assimilating “archaeological cultures” with “peoples”. Today, one can distinguish two extreme positions, illustrated by the debate on the “Celts”: either cultures really exist as human groups that can be defined, which is the majority view in central and eastern Europe; or cultures are a pure fabrication on the part of the observer, and represent at best broad stylistic zones, which is a common view in the archaeology of English-speaking countries and their near neighbours. The latter is a perspective which was emphasised even more by so-called “post-processual” archaeology. Reality no doubt lies somewhere between these two extremes, but is also linked to what can be reconstructed of the underlying ancient societies and their degrees of political integration. Yet in recent years, palaeogenetics has joined the game, hoping to reconstruct population migrations, if not “peoples”, with the risk of reproducing, by biological determinism, the models of thinking of 19th century craniometry. The debate goes on!
Lorsque les archéologues des sociétés sans écriture ont commencé à ordonner leurs données au cours du XIXe siècle, ils ont constitué des « boîtes » portant le nom de « cultures » (Kultur en allemand) ou de « civilisations », définies par des « fossiles directeurs » (Leitfossil) selon un paradigme presque explicitement géologique. Ces « cultures » étaient néanmoins considérées également comme des entités biologiques, susceptibles de se générer les unes les autres, voire de se combiner. Gustaf Kossinna franchira un pas décisif en assimilant « culture archéologique » et « peuple ». Aujourd’hui, on peut distinguer deux positions extrêmes : soit les cultures existent réellement en tant que groupes humains et peuvent être définies, position majoritaire en Europe centrale et orientale ; soit les cultures sont une pure fiction de l’observateur, et au mieux des zones stylistiques approximatives, position fréquente dans l’archéologie des pays anglo-saxons et de leurs marges, et qui fut accentuée encore par l’archéologie dite « post-processuelle ». La réalité est sans doute entre ces deux extrêmes. Mais ces dernières années, la paléogénétique est entrée dans le jeu, espérant reconstituer les migrations de populations, sinon de « peuples », avec le risque de reproduire, par déterminisme biologique, les modèles de raisonnement de la craniométrie du XIXe siècle. Le débat continue !
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  • HAL Id : halshs-03324398 , version 1

Citer

Jean-Paul Demoule. Cultures, peuples, groupes … et gènes. Gilles Pierrevelcin; Jan Kysela; Stephan Fichlt. Unité et diversité du monde celtique. Actes du 42e colloque international de l’Association française pour l’étude de l’âge du Fer (Prague, 10-13 mai 2018), Collection AFEAF 2 (42), AFEAF, pp.21-30, 2020, 978-2-9567407-1-1. ⟨halshs-03324398⟩

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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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