Consigner ou fabriquer la légende d’Alexandre le Grand ? Arrien face à la tradition dans l’Anabase - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Archimède : archéologie et histoire ancienne Année : 2021

Recording or fabricating the legend of Alexander the Great? Arrian’s relation to tradition in the Anabasis

Consigner ou fabriquer la légende d’Alexandre le Grand ? Arrien face à la tradition dans l’Anabase

Résumé

In the Anabasis of Alexander, Arrian refers to many sources and often mentions them explicitly by either naming authors or using expressions like “what is said” or “it is rumoured that”. Since ancient historians were not used to alluding to their sources, this choice is surprising. Was Arrian dependent on his predecessors and unable to tell Alexander’s story by himself? This paper investigates how Arrian transmits his sources’ content, mainly focusing on his criteria and his purpose. Arrian does not blindly register everything that was said about Alexander, but he precisely evaluates the trustworthiness of his sources so that the task of transmitting Alexander’s history implies judgment and selection. Along with fulfilling ahistorian’s critical task, which consists in suppressing false pieces of information, Arrian uses an additional selection criterion by transmitting what he considers to be “worth telling”. Moreover, he subordinates his historical judgments to the portrait of the ruler that he wants to construct and skillfully handles his sources’ content in order to create his own Alexander.
Dans l’Anabase, Arrien convoque des sources nombreuses et s’y réfère souvent explicitement par une large gamme de mentions, allant du nom des auteurs aux expressions « ce qui est dit » ou « le bruit qui court ». Dans un contexte où, habituellement, « un historien antique ne cite pas ses sources », selon une formule de Paul Veyne, ce choix est surprenant. Arrien est-il condamné à n’être que le passeur d’une tradition déjà toute constituée sur le conquérant, incapable de prendre lui-même en charge le récit ? C’est précisément sur la nature exacte de la transmission du matériau historique dont il hérite, sur ses critères et sa finalité que porte cette étude. En réalité, non content d’enregistrer aveuglément tout ce qui a été dit sur Alexandre, Arrien évalue avec précision le degré de vérité de chacune de ses sources. Transmettre revient alors à juger et à sélectionner. Mais parallèlement à cette posture critique de l’historien, qui entreprend d’épurer la tradition des mensonges, l’auteur ménage un autre critère en laissant une place pour ce qui est « digne d’être raconté ». Plus encore, il subordonne ses jugements historiques à la vision du conquérant qu’il entend véhiculer. De cette façon, la transmission se fait création d’un nouvel Alexandre, façonné par Arrien grâce à une habile manipulation des sources.
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Dates et versions

halshs-03279774 , version 1 (06-07-2021)

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Citer

Mélissa Leuzy. Consigner ou fabriquer la légende d’Alexandre le Grand ? Arrien face à la tradition dans l’Anabase. Tradition et transmission dans l’Antiquité : réflexions interdisciplinaires, UMR 7044 ArcHiMedE; EA 3094 CARRA, Oct 2019, Strasbourg, France. pp.105-116, ⟨10.47245/archimede.0008.ds2.02⟩. ⟨halshs-03279774⟩
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