Les barbares Troglodytes : évolution de leur représentation à l'époque antique
Résumé
La caverne est, dans l’imaginaire, l’habitat de populations sauvages ; déjà dans l’Odyssée, les Cyclopes, peuple anthropophage et sans loi, sont décrits comme un peuple cavernicole. Ce topos associant cavernes et sauvage reste très présent dans la littérature antique.
Or, du fait même de l’étymologie de leur nom, de la représentation qu’en donnaient les auteurs antiques et de la définition actuelle du terme, on a toujours considéré que les Troglodytes étaient perçus, dès la plus haute Antiquité, comme les habitants des cavernes par excellence. À lire les auteurs classiques, et notamment Hérodote, les Troglodytes sont effectivement décrits comme une population de sauvages. Ils résident dans les confins de l’oikouménè en Libye ou en Inde, sont des mangeurs de reptiles et poussent des cris comme des chauves-souris. Toutefois, l’habitat des Troglodytes est peu mentionné dans les sources et l’association entre la caverne et cette population ne semble pas aller de soi.
C’est au Ier siècle ap. J.-C. que le nom τρωγλοδύτης semble qualifier un peuple vivant dans des grottes. Mais si le terme permet de caractériser le mode de vie d’une ethnie, il ne semble pas, de facto, la définir comme sauvage. En effet, si le peuple Troglodyte est bien un peuple sauvage, certaines ethnies, dites troglodytiques, ne semblent pas l’être.
Cette communication a donc pour but de mettre en évidence l’ambivalence de la représentation des troglodytes dans la littérature antique.
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