Le phénomène accrobranche : logiques d'acteurs et représentations de l'environnement

Christophe Gibout (1, 2, 3) , Dominique Artus (3, 4)

1 IMN - Institut des mers du Nord
2 ULCO - Université du Littoral Côte d'Opale
3 ICoTEM - RURALITES - Identité et Connaissance des Territoires en Mutation
4 Université de Poitiers - Faculté des Sciences du sport

For one decade, a new "green leisure activity" has appeared in French forests. By running, jumping, rolling or climbing in the trees and between then, people try to recover "nature" and the "forest" in securated and watched-over areas. The subject of this presentation is to analyse this phenomenon in order to show a bit more what is hidden in it or behind it. Going throw the literature and taking into account the interviews that we had with some of the initiators of such programmes, we have put in evidence that this phenomenon is definitely quite complicated. On the one hand, it fulfils a search of vertigo that is also, as much as possible, secured and safe. On the other hand, it corresponds to a logic of permormance, self overtaking. By the way, it also answers a wish of going back a natural environment. Finally, it reveals a merchandization of the landscape and an anthropologization of the definition of the "natura".

Depuis une décennie est apparue en France une activité de loisir "vert" fondée sur le grimper, les déplacements dans les arbres et la découverte du milieu forestier, renouvelant le genre des activités de loisirs sportifs de pleine nature: "l'accrobranche". Cette pratique consiste à mettre en place, en plein coeur de forêt", des parcours sécurisés et surveillés "d'aventure dans les arbres" afin de développer l'éveil de tous les sens à la cime des arbres (s'inscrivant aussi dans un réel tourisme olfactif¹), de vivre des sensations de vertige en coordonnant agilité et équilibre dans un environnement naturel ou du moins une nature travaillée par et pour l'homme (s'inscrivant alors à l'interface d'un tourisme de nature t d'un tourisme dans la nature, au sens de la définition de l'OMT²), d'éprouver sa confiance en soi et dans les autres, ceux qui "assurent" et rendent sécuritaire l'incertitude. L'accrobranche est aussi destinée aux entreprises qui y voient possiblement une opportunité de souder des équipes, motiver et stimuler des cadres ou encore remercier des clients (s'inscrivant alors dans un tourisme sportif marchand innovant). Prenant appui sur quelques exemples d'entreprises de loisirs ayant développé ce type de parcours³, notre propos sera, par le biais d'une revue de littérature mais plus encore par l'entremise d'entretiens avec les concepteurs et initiateurs de ces projets ainsi que par quelques observations de terrain auprès des usagers, ou "arbronautes", et des analyses de documents produits par ces entreprises de services de loisirs, de déterminer ce qui est en jeu dans de tels agencements socio-spatiaux et dans les pratiques afférentes.

Mots clés: nature; sport; aventure; arbronautes; patrimoine

Domaines: Sociologie

Christophe Gibout, Dominique Artus. Le phénomène accrobranche : logiques d'acteurs et représentations de l'environnement. Mohamed Taabni. La forêt : enjeux comparés des formes d'appropriation, de gestion et d'exploitation dans un contexte d'urbanisation généralisée, Université de Poitiers / MSHS Poitiers, pp.256-265, 2005, 978-2-9513050-8-3. ⟨halshs-03204709⟩