Paul Le Rolland (1887-1957) : de la mécanique physique à la physique des matériaux
Résumé
Virginie FONTENEAU Résumé La carrière du physicien Paul Le Rolland peut se lire à l'image de la confluence, ce lieu précis où se fait la jonction de différents courants, avant qu'ils ne soient indissociables les uns des autres. La première que nous identifions est la rencontre entre ce physicien, formé et enseignant à la faculté des sciences avec une école d'ingénieurs, qui lui offre des collaborations et un espace d'organisation qui changent le cours de ses recherches. La seconde est l'intérêt du champ de la métallurgie scientifique pour ses travaux et pour les instruments de mesure qu'il conçoit. Travaillant de par sa formation dans le cadre d'une approche d'une matière homogène et d'un point de vue macroscopique, il se trouve alors confronté à un domaine où ce cadre est impropre à expliquer les propriétés des différents matériaux de la métallurgie et notamment des alliages. Cette différence de regard change profondément son approche sur la matière. Ces confluences le positionnent en marge des courants dominants en physique, avant la constitution d'un nouveau champ scientifique, la physique des matériaux caractérisée encore aujourd'hui par la pluridisciplinarité, notamment entre physiciens et métallurgistes. Alors la reconnaissance est possible, sa nomination comme professeur à la faculté des sciences de Paris en est le symbole, mais n'intervenant que quelques mois avant sa mort, Le Rolland ne peut marquer ce nouveau champ. Il reste attaché à un courant de la physique, la mécanique physique, et reconnu pour ses apports à la métallurgie.
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