Individualisme contemporain et distance : appropriations des technologies numériques et médiation des savoirs
Résumé
This paper questions, from a philosophical point of view, the consequences (relatively to the conditions of education) of the double spreading of digital revolution and generalized individualization within western democracies. This talk is based on the work of M. Gauchet, who defends the idea that individualism should be considered as a phenomenon involving legitimacy principles and systems inherent to a human-social set. First, we present briefly the theories of this author regarding psychology of individuals, focusing particularly on the way M. Gauchet refers to the digital so as to describe how those individuals consider relationships between each other. This drives to introduce the concept of democratic connections. Then, we treat more specifically three inherent problematics: relying on those bases, how can one envisage the possibility for educative institutions 1) to be acknowledged as legitimate by those to whom it is addressed; 2) to fulfil their role for knowledge transmission and cultural mediation; 3) to contribute to the establishment of autonomy of individuals? Setting up a kind of benevolent authority seems likely to contribute to this achievement.
Cette contribution questionne, d’un point de vue philosophique, les conséquences (quant aux conditions de l’éducation) du double déploiement de la révolution numérique et de l’individualisation généralisée au sein des démocraties occidentales. Le propos s’appuie sur les travaux de M. Gauchet (qui soutient que l’individualisme doit d’abord être abordé comme un phénomène mettant en jeu les principes et systèmes de légitimité d’un ensemble humain-social). Une première partie présente succinctement les thèses de ce même auteur sur la psychologie de l’individu de droit, en se focalisant tout particulièrement sur les références faites par M. Gauchet au numérique pour décrire la manière dont lesdits individus tendent à envisager les rapports entre eux. Cela conduit à introduire le concept de connexions démocratiques. Une seconde partie travaille plus spécifiquement trois problématiques qui émergent alors : comment envisager sur ces bases la possibilité pour les institutions éducatives : d’être reconnues comme légitimes par ceux à qui elles s’adressent ; de remplir leurs rôles de transmission des savoirs et de médiation culturelle ; de contribuer à permettre l’autonomie individuelle des personnes ? La mise en œuvre d’une autorité bienveillante semble pouvoir y participer.
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