Genre et discours métaphoriques sur la traduction - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Traduction GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités Année : 2020

Gender and the Metaphorics of Translation

Genre et discours métaphoriques sur la traduction

Lori Chamberlain
  • Fonction : Auteur

Résumé

In 1988, in « Gender and the Metaphorics of Translation », Chamberlain revisits the figure of translation through several centuries of metaphors in translation studies. Based on the study of texts and anthologies from 1958 to 1985, particularly major texts such as those by Serge Steiner and Serge Gavronsky (and by those who inspired them from 1684 like Roscommon, Franklin or Cowper), she draws on Jacques Derrida, Terry Eagleton, Joseph Graham, Carole Maier, Suzanne Jill Levine or Susan Gubar, by deepening their approach, to analyze both the subordinate status given to translation by great translation scholars in the face of writing, but also the sexualized and submissive relationship it is supposed to have with the original text. This analysis, written during the emergence of feminist translation studies across the Atlantic, challenges a masculine and sexist conception of translation and creativity written about in terms of domination, power, gender and violence. By removing the seductive mask of stylistic beauty from the texts by translation scholars such as Steiner or Gavronsky, she reminds us that any sexist and hierarchical vision of creativity (creation vs. re-creation) is not simply problematic from a symbolic point of view, but that it underlies a struggle for authorship of texts that has material repercussions in terms of academic and salary recognition, or copyrights. With the agenda of freeing translation studies, the female translator and all creative acts from the yoke of limiting prejudices such as the binarity and hierarchy of the sexes (men/women) of works (original text/derived text) and of creation (calque/belles infidèles), Lori Chamberlain also questions an ultimately primitive, vision of anthropological relationships that are supposed to be based, as colonization was, on lust, greed, lust and violence, and that have long been conveyed in the metaphors of translation built around "the exchange of words, women and goods" (Lévi-Strauss). She goes further by proposing a real program for feminist translation studies that enable a dialogue with disciplines other than literature or philosophy: such as history or sociology.
En 1988, dans « Gender and the Metaphorics of Translation », Chamberlain revient sur la figure de la traduction à travers plusieurs siècles de métaphores en traductologie. À partir de l’étude de textes et recueils allant de 1958 à 1985, comme ceux de Serge Steiner ou Serge Gavronsky – et de ceux qui les ont inspirés depuis 1684, comme Earl of Roscommon ou William Cowper — elle s’appuie sur Jacques Derrida, Terry Eagleton, Joseph Graham, Carole Maier, Suzanne Jill Levine ou Susan Gubar, en approfondissant leur approche, pour analyser à la fois le statut subalterne donné par les grands traductologues à la traduction face à l’écriture, mais aussi le rapport sexualisé, soumis ou dominateur, que celle-ci est sensée entretenir avec le texte original. Cette analyse rédigée en plein essor de la traductologie féministe outre-Atlantique remet en cause une conception masculine et sexiste de la traduction et de la créativité décrites en termes de domination, de pouvoir, de sexe et de violence. En faisant tomber le masque séducteur de la beauté stylistique des textes de traductologues comme Steiner ou Gavronsky, elle nous rappelle que toute vision sexiste et hiérarchisée de la créativité (création vs re-création) n’est pas simplement problématique d’un point de vue symbolique, mais qu’elle sous-tend une lutte pour la paternité des textes qui a des répercussions matérielles en terme termes de reconnaissance académique et salariale, ou de droits d’auteur. Avec comme agenda de libérer la traductologie et les traductrices du joug des préjugés limitants de la binarité et de la hiérarchie des sexes (hommes/femmes) et des œuvres (texte original/texte dérivé) et de la création (calque/belle infidèle), Lori Chamberlain remet également en cause une vision finalement primitive des rapports anthropologiques qui seraient basés, comme l’a été la colonisation, sur la convoitise, la cupidité, la concupiscence et la violence, et qui sont véhiculés depuis longtemps dans les métaphores de la traduction construites autour de « l’échange de mots, de femmes, de biens » (Levi-Strauss). Elle va plus loin en proposant dans ce texte un véritable programme qui permet à la traductologie féministe de sortir des seuls champs de la littérature ou de la philosophie pour dialoguer avec d’autres disciplines comme l’histoire ou la sociologie.

Dates et versions

halshs-03142740 , version 1 (16-02-2021)

Licence

Paternité

Identifiants

Citer

Lori Chamberlain, Samantha Saïdi. Genre et discours métaphoriques sur la traduction. Traductologies féministes (nᵒ 09 de : GLAD !), 2020, ⟨10.4000/glad.2057⟩. ⟨halshs-03142740⟩
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