Sink, surfor navigate within a liquid and accelerated world ?
Couler, surfer ou naviguer dans un monde liquide et accéléré?
Résumé
The purpose of this article is to discuss the resources, which may be those of the ethical practice of patience, related to the type of hypermodern universe both accelerated and liquefied, described respectively and from a critical perspective by Harmut Rosa and Zygmunt Bauman. The respective theoretical propositions are succinctly presented, as well as the stakes inherent to the temporal dimension of autonomy in such a context. Then we examine and discuss ethically the typical attitudes of two figures of a human world perceived as accelerating and increasingly liquefying, namely those who surf and those who sink. Building on this foundation allows us to enter into a criticism of patience, with the aim of showing both the conceptual boundaries in which we place it and its practical potential in today’s world. A third social form, namely the individual capable, if necessary, to navigate, that is, to delay when he cannot evolve adequately in such a world, is then sketched out. Finally, we argue that thinking and even developing such a capacity for patience is part of the conditions of opportunity for a lucid understanding of the human-social phenomenon.
L’objet de cet article est de discuter des ressources, qui peuvent être celles de la pratique éthique de la patience, rapportées au type d’univers hypermoderne à la fois accéléré et liquéfié, décrit respectivement et dans une perspective critique par Harmut Rosa et Zygmunt Bauman. Les propositions théoriques respectives sont succinctement présentées, de même que les enjeux inhérents à la dimension temporelle de l’autonomie dans un tel contexte. Sont ensuite examinées et discutées sur le plan éthique les attitudes types de deux figures d’un monde humain perçu comme étant en phase d’accélération et de liquéfaction croissante, à savoir ceux qui surfent et ceux qui coulent. Faire fond sur ce socle permet d’entrer de plain-pied dans une critique de la patience, ayant pour but d’en montrer à la fois les bornes conceptuelles dans lesquelles nous l’inscrivons et ses potentialités pratiques dans le monde d’aujourd’hui. Une troisième forme sociale, à savoir l’individu capable au besoin de naviguer, c’est-à-dire de temporiser lorsqu’il ne peut évoluer adéquatement dans un tel monde, est alors esquissée. Nous soutiendrons pour finir que le fait de penser et même de développer une telle capabilité de patience participe des conditions de possibilités d’une appréhension lucide du phénomène humain-social.
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