La mise en scène de soif - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

Staging the thirst

La mise en scène de soif

Résumé

The wine lover does not drink for the sake of drinking. He tastes. He does not quench his thirst, but a thirst for discovery, for emotions, even for the absolute, at the ultimate point of taste sensation. With each experience of wine, a new or rediscovered impression, an aromatic note escaped from the fray, a world of flavors and knowledge open to taste judgment, in the intimacy of self, sharing or mundane expression. For wine calls the verb, and the verb calls the social ceremony, with its rituality, its theatricality, even in terms of banalities. But we might as well do our best, respecting the art and the way of serving, drinking, embroidering around wine and the glass. Of all foods, if it must be poured by generalization into the food register, wine stands out without a doubt as the richest object of discourse. Everything makes sense in it, from the mystery of its origins to the charm of its robe, from the underground work of the cellar to the seduction of the label. Semioticians define this expanded plane of expression of an object as a figurative space where sensations, spaces, devices, discourse, situations, forms of life, etc., take shape. From a Goffmanian perspective, how can we fail to see a relationship between this figurative space deployed by the image of wine in society and the dynamics of figuration of the subject that ritualizes its relationship to tasting, theatricalizes this moment, performs it? A real staging of thirst to be described and analyzed in its formative process.
L'amateur de vin ne boit pas pour boire. Il déguste. Ce qu'il épanche, ce n'est pas la soif, mais une soif de découverte, d'émotions, voire d'absolu, au point ultime de la sensation gustative. A chaque expérience du vin, une impression nouvelle ou retrouvée, une note aromatique échappée de la mêlée, un monde de saveurs et de savoirs ouvert au jugement de goût, dans l'intimité de soi, le partage ou l'expression mondaine. Car le vin appelle le verbe, et le verbe appelle la cérémonie sociale, avec sa ritualité, sa théâtralité, y compris en termes de banalités. Mais autant faire au mieux, en respectant l'art et la manière de servir, de boire, de broder autour du vin et du verre. De tous les aliments, s'il faut le verser par généralisation dans le registre alimentaire, le vin se détache sans nul doute comme le plus riche objet du discours. Tout fait sens en lui, depuis le mystère de ses origines jusqu'au charme de sa robe, du travail souterrain de la cave à la séduction de l'étiquette. Les sémioticiens définissent ce plan d'expression élargi d'un objet comme un espace figuratif où prennent forme sensations, espaces, dispositifs, discours, situations, formes de vie, etc. Dans une perspective goffmanienne, comment ne pas voir une relation entre cet espace figuratif déployé par l'image du vin en société et la dynamique de figuration du sujet qui ritualise son rapport à la dégustation, théâtralise ce moment, le performe ? Une véritable mise en scène de soif à décrire et analyser dans son processus de formation.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

halshs-03130249 , version 1 (03-02-2021)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03130249 , version 1

Citer

Jean-Jacques Boutaud. La mise en scène de soif. Actualité d’Erving Goffman. De l’interaction à l’institution., 2015. ⟨halshs-03130249⟩
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