COMMENT L'ACTIVITE MATHEMATIQUE FAÇONNE SA LANGUE ET SES FORMES TEXTUELLES
Résumé
dont le souvenir empreint ces lignes Langue et science: quelques idées anciennes et une approche autre Les plus grands spécialistes de la Chine se sont régulièrement exprimés sur la question des relations entre langue et pensée, voire même sur celle des liens entre langue et science. Cependant, à mon goût, ce ne fut pas toujours à bon escient. J'en veux pour preuve les déclarations qu'en 1920, le célèbre sinologue français Marcel Granet, dont on connaît par ailleurs l'apport magistral à l'étude de la Chine 1 , émit à ce sujet, lorsqu'il entreprit de prodiguer des conseils aux intellectuels chinois qui s'efforçaient à l'époque de promouvoir une réforme de leur langue 2. A la faveur d'un article intitulé « Quelques particularités de la langue et de la pensée chinoises » 3 , Granet affirme en effet : Les Chinois comprennent parfaitement que ce qui la [la civilisation européenne] définit, c'est (…) un progrès rapide de la connaissance scientifique et une diffusion d'un certain esprit positif. Il n'est pas douteux que les progrès et la diffusion de l'esprit scientifique sont liés à l'existence, en Occident, de langues qui sont toutes, à des degrés divers, des instruments d'analyse, qui permettent de définir et de classer, qui apprennent à penser logiquement et qui, aussi, rendent aisée la transmission de la pensée tout élaborée, claire et distincte. Or, je ne crois pas que le chinois, tel qu'on l'écrit ou tel qu'on le parle, ait au moindre degré, aucune de ces qualités des grandes langues d'Europe. 4
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)