Mettre le vent en tension

Alain Nadaï (1)

1 CIRED - Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement

Ce chapitre analyse la mise en économie des énergies renouvelables en se saisissant du cas de l’énergie éolienne. Cette mise en économie est analysée comme une chaîne de traductions, qui va du travail de l’Etat pour associer une perspective de valeur stable à cette énergie jusqu’à la vente d’un kWh ‘vert’ au consommateur d‘électricité. Elle articule indissociablement la mise en commodité de cette énergie à la possibilité de capitaliser ses installations de production et comprend une succession d’opérations (implantation des éoliennes, captation et transformation de l’énergie cinétique du vent en énergie électrique, injection dans le réseau électrique) qui résultent en une transformation physique et relationnelle de l’énergie du vent. Ce faisant, cette mise en économie coupe le kWh de son processus de production et laisse dans l’ombre la dimension soutenable (ou non) de l’électricité qui est consommée : elle ne permet pas aux consommateurs de tracer les processus de production qui sont à l’origine de l’électricité. Ces enjeux sont analysés en suivant le destin de deux matérialités associées au développement de deux projets éoliens : le paysage et les oiseaux.

Domaines: Sociologie

Alain Nadaï. Mettre le vent en tension. Faire l'économie de l'environnement, pp.141-160, 2020. ⟨halshs-03092117⟩