L’école de la Salpêtrière, Charcot, Vulpian, et leurs élèves
Résumé
L’école de la Salpêtrière est trop souvent associée au seul domaine polémique de l’hystérie, que les uns minimisent, alors que d’autres lui témoignent parfois un intérêt exclusif. L’histoire a également pris l’habitude d’opposer la neurologie classique des maladies organiques du système nerveux,
qui fit les plus grands succès de cette école, aux recherches psychiatriques sur les maladies nerveuses sans lésions. Comme n’a cessé de le répéter Sigmund Freud, l’hystérie a d’abord été étudiée, à la Salpêtrière, comme une maladie organique, à une époque où l’on n’avait pas abandonné l’idée de
localiser un jour ses lésions spécifiques. Ce sont en réalité les débats autour de l’hystérie qui ont contribué à cristalliser le partage entre ces types de pathologie qui n’étaient pas initialement pensés en opposition. Chez Charcot et ses successeurs, une conviction tenace parcourt toutes ces
recherches, celle que la pathologie ne peut se définir comme une entité nosologique que par la coordination des approches cliniques, anatomopathologiques et de physiologie expérimentale, dans une perspective ouverte sur la science du moment, mais toujours à distance de toute théorie nettement tracée, ce que perpétue son école depuis cette époque dans une perspective qui nous apparaît réellement neuroscientifique.
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