Conflits, réseaux marchands et Consulats de mer en Catalogne à la fin du Moyen Âge
Résumé
Plusieurs études ont déjà mis en valeur la notion de réseau et son caractère essentiel pour rendre compte du déploiement des négociants catalans à la fin du Moyen Âge. La force des liens qui les unissaient reposait en particulier sur certaines pratiques marchandes, mais également sur des institutions dont certaines ont suscité une moindre attention de la part des historiens, bien qu'elles aient joué un rôle clé dans la constitution et la consolidation de ces réseaux. Tel est en particulier le cas des consulats de la mer (à ne pas confondre avec les consulats outre-mer) dont les fonctions ont été progressivement définies dans les principaux ports de la couronne d'Aragon - Barcelone, Valence et Majorque - aux XIIIe et XIVe siècles. Ils se spécialisèrent en effet dans les fonctions de défense des intérêts marchands, puis à partir de 1348, dans un rôle de justice et d'arbitrage des conflits entre négociants, consolidant ou contribuant à ressouder les liens entre ceux qui dépendaient de ces institutions urbaines. Parallèlement se développa un code juridico-maritime commun progressivement consigné dans le fameux Llibre del Consolat de mar, qui lui aussi constituait une référence commune aux marchands de la couronne et contribua à la cohésion des vastes réseaux qui se tissaient parmi eux.