Abstract : This paper explores the issue of time in migration and the employment processes of posted workers in intensive agriculture. We propose to analyze the relationship between the temporalities imposed by the posting of workers to meet productive needs and posted workers temporal behavior. This will enable us to understand how they live these temporalities, but also how they circumvent them in order to articulate the spaces-time of social reproduction. Our research is based on a qualitative survey on posted workers provided by Spanish employment agencies in three departments of the South of France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse and Gard). The analysis is structured around migratory paths, posted work system and social times. This has made possible (1) to understand the effects of migration policies on seasonal workers' long-term career paths; (2) to trace strategies for overcoming the time restrictions of posted work mobilty, which lead to settlement and direct employment; (3) to identify attempts of "community building'' through commercial and collective leisure activities developed by migrant workers.
Résumé : L’article présente une réflexion sur la question du temps dans les processus de migration et mise au travail des travailleurs et travailleuses détachés dans l’agriculture intensive. Nous proposons d’analyser le rapport entre les temporalités imposées aux détachés pour répondre aux besoins productifs et leurs conduites temporelles. Il s'agit de comprendre comment les personnes détachées vivent ces temporalités, mais aussi comment elles se les réapproprient et/ou les contournent afin de les articuler aux espace-temps de la reproduction sociale. Notre recherche s’appuie sur une enquête qualitative menée auprès des ouvriers et ouvrières mis à disposition des exploitants par des agences d’intérim espagnoles dans trois départements du Sud de la France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Gard). L’analyse, structurée autour des parcours migratoires, du système du détachement et des temps sociaux, nous permet (1) de saisir les effets des politiques migratoires sur les parcours des saisonniers dans les temps longs ; (2) de retracer des stratégies de dépassement des temporalités imposées, qui amènent à l’installation et à l’emploi direct ; (3) d’identifier les tentatives de « faire communauté » à travers des initiatives commerciales et récréatives collectives développées dans les temps hors-travail.