Les nouveaux guérisseurs qui sont-ils ? Biographie(s) de guérisseur(s) contemporain(s) : innovation, réseaux internationaux des dimensions constitutives de leurs pratiques, savoirs et identités ?
Résumé
Les nouveaux guérisseurs, qui sont-ils ? : voilà une question qui me met dans l’embarras. Elle m’est
posée par la SFE à la suite d’un ouvrage que j’ai codirigé il y a quelques années avec Laurent Pordié :
Les nouveaux guérisseurs, Biographies de thérapeutes au temps de la globalisation. Mes terrains
entre temps m’ont emmenée très loin des guérisseurs mais surtout cette question a une visée de
montée en généralité/en théorie qui vient bousculer le choix d’écriture que j’avais alors fait et qui
s’inscrit dans une approche anthropologique qui privilégie la description et la narration à travers la
présentation de biographie(s).
L’écriture biographique permet d’effleurer à partir d’un seul individu de nombreux thèmes, situations et
problèmes connexes. Pour moi, l’idée n’est pas de typifier à partir de figures dites « exemplaires » qui
viendrait incarner la société mais plutôt de suivre des « personnalités-carrefours ». La notion
d’exceptionnel normal utilisée en micro-histoire permet d’expliciter la visée biographique que j’entends
suivre en ce sens que cette notion signifie que l’exceptionnel est révélateur de l’état ordinaire. On peut
alors faire la biographie d’un guérisseur même original ou marginal tout en prétendant dire quelque
chose du guérisseur de son temps. Bref, il s’agit de ne pas faire de la biographie un prétexte.
C’est en refusant de trahir cette posture méthodologique, que je propose de repartir d’un portrait (ou
deux) de guérisseur(s) béninois afin d’appréhender comment aujourd’hui l’innovation comme
l’établissement de réseaux internationaux viennent travailler le secteur local et traditionnel des soins
(pratiques, savoirs, identités). Il s’agira aussi d’essayer d’apporter des éléments de réponses situés à
la question suivante : dans un contexte de mondialisation, en quoi ces savoirs locaux émergents sont-ils susceptibles – ou pas – de contribuer à l’écriture d’une science universelle ?
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