Invisibiliser pour dominer. L’effacement des classes populaires dans l’urbanisme contemporain - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Territoire en mouvement. Revue de Géographie et d'Aménagement Année : 2019

Making The Poor Invisible. How Contemporary Urban Planning Erases Lower Classes’Presence

Invisibiliser pour dominer. L’effacement des classes populaires dans l’urbanisme contemporain

Résumé

« There was nothing ». The fact that this expression appears regularly in speeches from two different kinds of urban renewal projects reveals how the presence of some social groups is being erased by contemporary urban planning. We used the qualitative data from our case studies – a recently built housing development project in Lyon and several shared gardens in Paris - to demonstrate how the presence of lower classes is at the same time erased and stigmatized when it is replaced by more socially privileged groups. The comparative analysis showcases the challenges. On the one hand, the groups of higher classes perform this process in order to balance their lack of history in the neighborhood which is the only legitimate barrier to their installation therein. On the other hand, the stigmatization element focuses the attention on individual behaviours and minimizes the fact that competitions for space between social groups are collective political fights. Such two aspects intertwine allowing us to outline the social roles of the producers, as well as the relationships of domination brought forth by the urban planning game.
« Il n’y avait rien ». La récurrence de cette expression au sein de discours recueillis dans deux types très différents d’opérations de requalification urbaine soulève la question de l’invisibilisation de certains groupes sociaux dans l’urbanisme contemporain. À partir du matériau qualitatif issu de nos terrains d’enquête – un nouveau quartier d’habitation lyonnais et des jardins partagés de région parisienne – nous mettons en évidence un processus d’invisibilisation et de stigmatisation. Dans les deux cas, ce processus accompagne le remplacement de classes populaires par des groupes plus favorisés socialement. L’analyse comparative nous permet d’en montrer les enjeux. D’une part, l’invisibilisation participe à renforcer la position dominante des invisibilisateurs. En effet, un tel processus n’est pas neutre et ne peut s’appliquer qu’en situation de domination. Il intervient dans les cas observés pour compenser le déficit d’antériorité, seul manque de légitimité qui pourrait mettre en danger la posture des invisibilisateurs. D’autre part, la stigmatisation écarte les indésirables sur la base de critères individualisés, niant la dimension sociale et politique des luttes pour l’espace. Le croisement de nos deux terrains nous permet ainsi de décrire les fonctions sociales de ce processus pour les acteurs qui le produisent et de considérer ce qu’il révèle des rapports de domination travaillés par les enjeux d’urbanisme.
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halshs-03007642, version 1 (27-11-2020)

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Citer

Matthieu Adam, Léa Mestdagh. Invisibiliser pour dominer. L’effacement des classes populaires dans l’urbanisme contemporain. Territoire en mouvement. Revue de Géographie et d'Aménagement, 2019, 43, ⟨10.4000/tem.5241⟩. ⟨halshs-03007642⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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