, Anne Vial, carmélite lyonnaise, par la Commission temporaire de surveillance républicaine de Commune-Affranchie le 7 germinal an II (27 mars 1794)

, « Demandé pourquoi elle n'a pas quitté sa qualité de carmélite

D. Loi,

R. ,

, R. s'il existoit qu'elle l'aimeroit

D. ,

R. ,

D. Roy,

R. Qu, elle en étoit fâchée comme de la mort de tout les malheureux

D. Roy,

R. Qu, elle l'aimoit comme un sujet devoit aimer son prince

R. ,

R. Non,

D. Rester,

R. ,

, pourquoi elles s'étoient réunies cinq ensembles

R. Économie,

D. , B. Gillet, and M. Mollière,

D. Si, elle connoît deux papiers qui lui sont présentés

R. ,

D. ,

D. Qu,

R. ,

R. Qu, elle ne s'en souvient pas

, Après l'avoir fait fouiller, avons trouvé à son col deux petites médailles et une croix, trois petits livres contenant des images fanatiques, deux couteaux, deux disciplines, une ceinture de fer, une pièce de douze sols, une de 24 et six sols de six liards, deux étuis, une paire de ciseaux, une petite boîte de reliques, trois dés, un chapelet à gros grain

A. Vial, Source : Archives départementales du Rhône, 42 L 151, dossier 1158, vol.8

, En juin 1793, la ville de Lyon soutient les Girondins proscrits de la Convention et entre en rébellion contre Paris. La ville est assiégée à partir de la fin du mois d'août et capitule le 9 octobre 1793. Elle est rebaptisée Commue-Affranchie et subit ce que la Convention appelle « la vengeance du peuple ». Plusieurs tribunaux d'exception sont établis, d'abord pour juger les soldats de l'armée lyonnaise et les administrateurs rebelles, puis pour purger la population de ses éléments contrerévolutionnaires. Une commission temporaire de surveillance républicaine est établie pour centraliser les dénonciations et interroger les suspects, avant de les déférer devant la commission révolutionnaire, chargée de prononcer les jugements. 1 876 « ennemis de la nation, Ce document permet de comprendre les griefs portés à l'encontre du clergé réfractaire par les autorités révolutionnaires

, Sur le plan politique, elle reconnaît ne pas aimer la constitution républicaine, mais elle prend garde d'afficher sa soumission aux lois civiles et de ne manifester aucune conviction royaliste pour le temps présent. Les réserves qu'elle émet à l'égard du régime républicain lui sont néanmoins fatales. Aux yeux des autorités, son comportement constitue une forme de résistance passive, qui contribue à démoraliser la population et à encourager l'incivisme. Dans une république en guerre, qui se considère comme une citadelle assiégée et qui exige de chaque citoyen le plus entier dévouement aux lois votées au nom du salut public, une telle attitude relève de la haute trahison. Le 5 avril 1794, Anne Vial est condamnée à mort par la Commission révolutionnaire de Commune-Affranchie. Le motif officiel est le suivant : « N'a pas voulu se conformer aux lois et a exprimé lors de son interrogatoire son mépris pour la République ». Âgée de 62 ans, la carmélite est décapitée le jour-même. Son exécution doit servir d'exemple : ses compagnes, qui ont exprimé peu ou prou les mêmes sentiments lors de leur interrogatoire, Le 11 février, lors d'une perquisition, un groupe de dix-huit anciennes religieusesdes carmélites et des clarisses -sont arrêtées dans un appartement du quartier d'Ainay où elles avaient décidé de poursuivre clandestinement leur vie commune, dans le respect de la règle monastique

N. Aston, C. , and R. Europe, , 2003.

M. Biard and H. Leuwers, Visages de la Terreur. L'exception politique de l'an II, Napoléon et les cultes. Les religions en Europe à l'aube du XIX e siècle, 2002.

P. Bourdin and C. Et-triolaire, Comprendre et enseigner la Révolution française, Histoire du christianisme. Tome 10. Les défis de la modernité, pp.1750-1840, 1997.