, il y a de commun entre des mouvements paradigmatiques qui s'orientent, d'un côté, vers la mise au jour des relations d'imbrication et de construction mutuelle entre rapports sociaux (au premier rangs desquels les rapports de classe, de race et de sexe), soit leur consubstantialité 6 , et, de l'autre, vers l'analyse de la coproduction du genre et du politique ; soit sans doute un même décloisonnement, voire « désordonnancement » du social, informé par les épistémologies féministes, minoritaires notamment

, au sein des différentes entrées, aux intrications du genre et des autres rapports sociaux. Enfin, on pourrait s'interroger sur le constat du retard de la science politique en matière d'intégration des perspectives de genre par les sciences humaines et sociales, qui, pour convaincant qu'il paraisse d'un point de vue historique, mériterait peut-être d'être questionné aujourd'hui : la forte politisation récente des questions de genre n'a-t-elle pas conduit à leur investissement par cette discipline ? Il est vrai que l'institutionnalisation des études sur le genre paraît aujourd'hui en France autant en cours qu'en débat, ainsi qu'en témoignent plusieurs journées d'études et colloques organisés sur le sujet, notamment à l'Université Paris-8 qui fut déjà pionnière dans le domaine 8 . À cet égard il apparaît désormais clairement, on l'espère, que ce dictionnaire aura démontré tout l'intérêt d'une institutionnalisation scientifique du genre, Le Dictionnaire genre et science politique apparaît comme un outil de travail d'intérêt majeur, qui informe efficacement de l'utilité du genre pour toute analyse savante du politique. Il nous faut toutefois relever l'inégale représentation des propositions théoriques ici soulignées, et regretter l'irrégulière attention portée

, Publié dans laviedesidees.fr, vol.3, 2014.

K. Danielle, Dynamique et consubstantialité des rapports sociaux », dans Dorlin Elsa, 2009.

, Si à cet égard les travaux sur la race sont moins fréquents que ceux portant sur la classe, on trouvera un exemple éclairant d'analyse de ce processus de coproduction politique, croisant le genre et la race, dans Fassin Éric, Des identités politiques. Jeux et enjeux du genre et de la race dans les primaires démocrates aux États-Unis en, vol.31, pp.65-79, 2008.

. Le-colloque-«-histoire-des, soulignait par exemple récemment le retard de la discipline historique en termes de reconnaissance des travaux sur le genre. Quant à la question de l'institutionnalisation des études de genre, elle a été récemment abordée par la journée d'étude des doctorant.e.s du LabToP, « Politiques de la scientificité 3 », ainsi que par le colloque international « Le printemps international du genre -Enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champ d'études, 2013.