Écrire l’histoire des migrations de travailleurs pauvres (Toscane, 13e-15e siècles) : historiographies et problèmes - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique Année : 2019

Écrire l’histoire des migrations de travailleurs pauvres (Toscane, 13e-15e siècles) : historiographies et problèmes

Résumé

Among internal migrations, those of the poor workers are massive but also very difficult to study. In fact, surviving records are more interested in goods than in persons, even if Tuscany is one of the most studied regions in Europe between 13th and 15th century. Both the richest and the poorest leave their village, but the later contribute to urban growth in the 13th-15th centuries, even if migrations among other rural areas take more importance afterwards. Poor workers from the countryside have to rent little houses on the outskirts of cities, they suffer from the lack of traditional bonds, but they can rely on institutional caritas. Often hired as salaried workers in the textile industry, whose condition is depreciated during the 14th century, they have to compete with itinerant and foreign workers. But relationship between status and economic condition must be deepened, because free work also means creation of new forms of exploitation, because, in the same time that citizenship becomes complex, crafters and workers are made stranger in their own society, and because links between social and geographical mobility are an open field of investigation.
Parmi les migrations internes, celles des travailleurs pauvres sont paradoxalement les plus massives et les plus difficiles à étudier, puisque la documentation s’intéresse davantage aux biens qu’aux personnes, même dans la Toscane des 13e-15e siècles, une des régions les mieux connues d’Europe. Si les membres des deux extrémités de l’échelle sociale quittent leur village, les plus pauvres alimentent la croissance démographique des villes aux 13e-14e siècles, mais se déplacent de plus en plus vers d’autres campagnes au 15e siècle. Ceux qui arrivent en ville louent des maisonnettes en périphérie, expérimentent la dissolution des solidarités, mais bénéficient de l’assistance institutionnelle. Souvent engagés comme salariés du textile, dont la condition se dégrade au 14e siècle, ils sont concurrencés par des travailleurs itinérants et des étrangers. Mais les relations entre statut juridique et conditions économiques sont à approfondir, car le travail libre s’accompagne de nouvelles dépendances, la complexification de la citoyenneté rend de facto étrangers au corps social légitime les artisans et les travailleurs. Les liens entre mobilité sociale et mobilité géographique restent un chantier ouvert.
Tra le migrazioni interne, quelle dei lavoratori meno abbienti sono paradossalmente le più numerose e le più difficili da analizzare poiché la documentazione si interessa più ai beni che alle persone, anche nella Toscana del XIII-XV secolo, una delle regioni più conosciute d’Europa. Se le due estremità della scala sociale lasciano il loro paese, i più poveri alimentano la crescita demografica delle città nel XIII-XIV secolo, ma si muovono sempre più verso la campagna nel XV secolo. Coloro che arrivano in città affittano delle casette in periferia, sono testimoni del declino della solidarietà ma godono dell’assistenza statale. Spesso impiegati nel settore tessile, la cui condizione si degrada a partire del XIV secolo, entrano in concorrenza con i lavoratori itineranti e quelli provenienti dall’estero. Ma è necessario approfondire le relazioni tra statuto giuridico e condizione economica, poiché il lavoro libero è accompagnato da nuove dipendenze, la maggiore complessità della cittadinanza rende de facto stranieri gli artigiani e i lavoratori, e i legami tra mobilità sociale e mobilità geografica rimangono un cantiere aperto.

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Histoire

Dates et versions

halshs-02969507 , version 1 (16-10-2020)

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Citer

Cédric Quertier. Écrire l’histoire des migrations de travailleurs pauvres (Toscane, 13e-15e siècles) : historiographies et problèmes. Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 2019, Les migrations internes en Italie, Mathieu Grenet, Stéphane Mourlane (dir.), 143, pp.23-36. ⟨10.4000/chrhc.11645⟩. ⟨halshs-02969507⟩
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