« Cloches »
Résumé
Pendant plusieurs siècles, les cloches constituent un élément fondamental du paysage sonore. Dès le haut Moyen Âge, les ermites se dotent d'une cloche (heurtée comme un gong) dont il subsiste une collection de neuf exemplaires conservés à titres de 'reliques'. Les communautés engagent des sommes importantes pour la fonte des cloches, qui font ensuite l'objet d'une sorte de baptême. Sous l'Ancien Régime, le clocher d'une paroisse rurale accueille généralement deux ou trois cloches. Chacune possède une sonorité qui lui est propre et il existe plusieurs façons de la sonner, ce qui fournit un code complexe permettant de s'en servir comme d'un véritable média. En effet, les cloches, qui possèdent aussi une fonction proche de l'exorcisme et de la bénédiction (ainsi elles chassent les orages), servent non seulement à convoquer les fidèles à l'office, mais également à rythmer la journée et à signaler à la communauté paroissiale les principaux événements qui la concernent. L'angélus est sonné le midi et le soir à partir du XV e siècle, ainsi que le matin à partir du XVII e siècle. Jusqu'au XIX e siècle, la façon de sonner le glas signale l'identité et la qualité du défunt. Enfin, le tocsin prévient des dangers et joue un rôle important lors de la révolte des Bonnets rouges en 1675. Aussi les interdictions de sonneries pendant la Révolution provoquent-elles certaines résistances. L'importance des cloches se maintient d'ailleurs puisqu'à la fin du XIX e siècle certaines sont sonnées pour des événements civils tels que l'ouverture de l'école. Il existe par ailleurs des clochettes ayant une fonction liturgique qui sont par exemple utilisées lors des processions ou de l'élévation, et qui en Basse-Bretagne ont parfois pris la forme de roues à carillons.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
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Bruno Restif, 'Cloches', dans Dictionnaire d'Histoire de Bretagne.pdf ( 85.92 Ko
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