«. Le and . Us, Par exemple, j'écoute XXX Tentacion, Lil Wayne, Lil Uzi Vert. Ce que je préfère, c'est ce qu'ils sortent là, ces derniers temps, comme tout le monde. Ce qui nous décrit, là, maintenant, ce qui décrit notre génération, avec quelques insultes

J. Booba, PNL, ce que tout le monde écoute. Je me suis mis à l'écouter

A. Damso, Par exemple, je peux écouter du Hamza : c'est un rappeur belge, qui fait plutôt de la Trap Soul -c'est comme de la RnB hip-hop -, ou PNL, qui fait une espèce de salsa bizarre, ou du Booba, où il ne fait que rapper hardcore. J'aime tout en fait

J. Ne and . Rock, Je n'aime pas tout ce qui est classique, comme le violon et les choses comme ça. J'écoute un peu de tout en rap. J'aime bien Bigflo et Oli. C'est leur flow à eux : on ne peut pas leur en vouloir. Certaines personnes n'aiment pas, et disent que c'est des bisounours, qu'ils rappent pour dire : « la vie est belle, la vie est rose », mais moi, j'aime bien. Orelsan, je l'ai peut-être écouté une fois ou deux. Je l'ai connu, je crois, à la télé, où il y avait Les Casseurs flowteurs

. J'écoute,-je-trouve-que-c'est-bien, Je vais les écouter une fois, deux fois, mais ce n'est pas le genre de son que je vais mettre sur un baffle quand je serai avec des amis. Je vais davantage l'écouter sur YouTube, quand je me dis que cela fait longtemps que je ne l'ai pas écouté. C'est bien de temps en temps, mais je ne vais pas réécouter. Je ne m'intéresse pas beaucoup à ce qu'il fait

, Il y a des sons de Damso que je mettrais -comme Macarena ou Qui es-tu ? -, mais les sons où il parle de sa vie, non. Ceux-là

, Sinon, sur YouTube : comme tu es abonné à des Youtubeurs, alors il y a des musiques qui sont conseillées. Par exemple, je suis tombé sur une musique qui s'appelle Antidote de Travis Scott. J'ai kiffé, alors que je ne connaissais même pas le rappeur. J'en avais déjà entendu parler, mais je ne m'étais pas attardé sur ce rappeur. Il y a une chaîne -dont j'ai oublié le nom -où ils remixent plein de musiques. Il arrive que j'aime bien la musique remixée, mais que je n'aime pas l'original. » Source : Entretien avec Ylies, 16 ans, Je découvre la plupart avec les réseaux. Par exemple, sur Snapchat : sur la story de quelqu'un, il est indiqué de nouvelles choses. Tu galères un peu, tu vas dessus, tu regardes, tu aimes bien

, « gâté » (même si, du moins face à l'enquêteur, Romain ne tire pas non plus de fierté de la possession de son téléphone

, Quel téléphone vous avez ? Romain (13 ans) : Un iPhone 7

. Kevin-;-moi, Enquêteur : Pourquoi ta mère a décidé de t'offrir ce téléphone ? Romain : Parce que j'en avais besoin, forcément. Enquêteur : Tu lui avais dit que tu aimerais bien ce téléphone ? Romain : Oui, mais pas forcément. J'ai dit que je voulais un iPhone, peu importe lequel. Kevin : T'as vu le dernier Samsung pliable ? Il vaut genre 2 000 euros ! Enquêteur: Et vous vous dites que vous aimeriez bien l'avoir ? Romain : Ça, non ! Kevin : Jamais. Romain : C'est le salaire de mon père, donc de toute façon, c'est impossible. 700 euros, c'est encore possible à la limite. Si t'as un téléphone pliable, c'est extraordinaire, mais 2 000 euros ! C'est plus qu'un SMIC. C'est un salaire. Il faut lâcher un salaire sur un téléphone, Il y a une génération d'écart. Enquêteur : vous les avez achetés neufs ou c'était des téléphones d'occasion ? Romain : Moi, c'est neuf. Kevin : Pour mes frères, on prend des téléphones moins chers. Pas plus de 200

, Enquêteur : Qu'est-ce qui fait que tu vas te dire : « Cette photo mérite d'aller sur Insta » par exemple ? Jessica : Si je me trouve belle dessus, je poste. Mais avant, je postais une photo tous les jours à une certaine heure, parce que c'est plutôt l'heure où tout le monde se connecte sur les réseaux sociaux, vers 19 h, 20 h. Sauf que là, j'ai arrêté, déjà parce que je ne prends plus trop de photos de moi, je n'ai pas trop de temps et il n'y a personne pour me prendre en photo, un apprentissage de la diffusion (à quelle heure poster une photo pour maximiser ses chances d'être vues ? Qu'est-ce qu'un nombre de likes élevé ou faible ?) et un apprentissage esthétique qui implique de savoir ce qui est « beau pour soi

, Enquêteur : C'est-à-dire ? Si tu peux me prendre une ou deux photos archivées en exemple, est-ce que tu arrives à dire sur certaines : « Là, ça ne colle pas trop avec mon profil parce que? » ? Si c'est dur, tu peux me dire juste que tu ne vois pas vraiment. Jessica : Franchement, je sais pas. J'avais envie de faire un nouveau feed, c'est tout. J'avais envie de changer les couleurs et tout ça. Je trouvais que c'était un peu trop les mêmes couleurs sur toutes les photos et j'avais envie de faire quelque chose de différent pour une fois. Du coup, j'ai commencé à enlever tout ce que je n'aimais pas. J'ai archivé et j'ai remis seulement les photos que j'aimais bien. Enquêteur : Ce n'est pas une photo en elle-même où tu te dis qu'elle n'est pas belle, c'est le rendu d'ensemble. Jessica : Elles sont toutes belles, c'est juste que quand on arrive sur mon profil, Enquêteur : OK. Quand tu faisais ça, c'était quoi un nombre satisfaisant de likes ? Jessica : 500. Enquêteur : Le plancher minimum que tu avais ressemblait à quoi ? Jessica : C'était vers les trentaines. Quand j'ai des photos qui sont likées dans les trentaines

, Une enquêtée comme Jessica s'appuie sur les retours d'autrui pour savoir ce qui lui va bien, ce qui est beau, ce qu'est une « bonne photo » d'elle. Les « likes » sont une manière d'utiliser l'interaction pour apprendre sur soi, à la manière d'un vote démocratique. On retrouve en cela sans doute une croyance caractéristique des classes populaires qui veut voir dans le choix du plus grand nombre un indicateur crédible pour s'orienter dans le choix des items culturels (on peut appeler ce phénomène la croyance en l'excellence démocratique comme échelle de mesure de la qualité des biens culturels, On voit ainsi que l'apprentissage d'une « culture des réseaux » et de la mise en valeur esthétique de soi est un processus interactionnel, caractéristique des analyses de l'école de Chicago, 1985.

, et dont on pense qu'ils sont plus à même de nous aider à choisir ce qui est beau pour nous. Pour Jessica, ces liens forts sont amicaux et, sans surprise, non mixtes : Jessica : D'habitude je fais toujours valider par mes amies avant de poster une photo de moi. Je demande si elles aiment bien ou pas. Si elle aime bien, je la poste, si elle n'aime pas? Je préfère avoir un point de vue extérieur d'abord pour savoir si c'est bien. Si on me dit qu'il y a un truc qui ne va pas, je ne poste pas. Enquêteur : À qui tu pourrais faire confiance pour valider par exemple ? Jessica : À ma meilleure amie par exemple, Mais cette dimension n'est pas la seule. Au-delà du retour d'avis anonymes compilés dans une métrique (les likes), l'apprentissage interactionnel se fait aussi grâce aux les liens forts à qui l'on fait confiance pour tout montrer et tout dire de soi, en « coulisses » avant de s'afficher sur les scènes sociales virtuelles, 1973.

, Enquêteur : À ta mère ? Pourquoi ? Stéphanie : Elle trouvait toujours le petit défaut que je ne voyais pas forcément. Enquêteur : Qu'est ce qu'elle peut relever, par exemple ? Stéphanie Elle parlait de mes sourcils. J'ai tendance, quand je fais des photos, à lever le sourcil et ma mère n'aime pas du tout cela. Enquêteur : Ta mère est-elle plutôt « il faut que tu sois belle sur les photos de ton profil, Pour Stéphanie, ce sont également des femmes qui peuvent l'aider à discerner ce qu'est une bonne photo d'elle, mais elle inclut également sa mère

, eux-mêmes, mais également parce qu'on peut supposer Poser des questions aux enquêtées sur l'avis de leurs éventuels petits copains sur ce qu'elles postent est méthodologiquement une bonne manière de voir comment le choix des photos de soi est à la fois le résultat d'une interaction (le petit copain pouvant désapprouver ou trouver certaines publications inappropriées) et d'une intériorisation (l'enquêtée pouvant trouver « évident » que certaines publications de soi sont inappropriées et peuvent la faire passer pour une « fille facile », par exemple). C'est le cas de Jessica : Jessica: Lui, il s'en fout un peu, mais je demande quand même au cas où. Mais je demande plus à ma meilleure pote. Enquêteur : Il s'en fout, c'est-à-dire ? Jessica : Il dit : « Oui, oui, vas-y ». Enquêteur : Il pourrait pas te dire « Ne mets pas cette photo" »? Jessica : Après, si c'est des photos en maillot de bain, forcément non. Mais si c'est des photos où ça va, oui. Enquêteur : Pourquoi « forcément non » ? Jessica : Parce qu'il aime pas que je m'affiche. Je peux comprendre. Moi non plus j'aime pas m'afficher de toute façon. Si je mets une photo avec un décolleté, il ne va pas aimer. Du coup, il me dit non. Enquêteur : Ça pourrait arriver que tu te trouves bien sur une photo avec un décolleté et que tu veuilles la mettre ? Jessica : Oui, L'échantillon d'entretiens est bien sûr trop petit pour établir un constat statistique, mais le fait qu'aucun garçon ne fasse de tels récits, ou le fait que les filles apprennent essentiellement avec d'autres filles, n'est sans doute pas une coïncidence. Tout d'abord parce que, comme on va le voir, les garçons rencontrés tendent à poster beaucoup moins de photo d

, Elodie : Ça peut paraître contradictoire avec le fait qu'on poste des trucs sur nous. Mais, c'est vrai. Je prends pratiquement aucune photo de moi ou si j'en prends, je les garde pour moi, je les poste pas. Je me dis qu'on peut toujours utiliser ma photo à mon insu. Je préfère partager ce que je fais, par exemple ce que je mange ou les bêtises qu'on fait. Camille : En fait les stories ne sont pas forcément des photos de nous. On filme aussi autre chose. Moi, je me montre quasiment jamais. Enquêteur : Du coup, toi, tu es celle des trois qui fait le plus ça, c'est-à-dire des trucs où tu peux te montrer ? Stéphanie : Oui, mais comme j'ai dit, je préfère Snapchat à Instagram qui, à mon avis, est vraiment là pour celui qui veut faire le buzz, se montrer, Les entretiens collectifs dans des groupes d'amies sont particulièrement éclairants sur le double phénomène socialisation/interaction, puisqu'on peut voir fonctionner le mécanisme interactionnel à l'intérieur du groupe, qui incite à la fois à poster des photos de soi

, Au pire sur on a une sale tête sur une photo, dans 24 heures, tout le monde aura oublié. Sur Instagram, les gens peuvent revenir sur la photo, la montrer à d'autres. Stéphanie : Une photo peut rapidement faire le tour d'Instagram. Il suffit qu'une personne « screene » votre profil et l'envoie à plusieurs personnes qui vous ajoutent à leurs contacts. Enquêteur : Et c'est pas cool, que tout le monde veuille vous ajouter à leurs contacts ? Camille : Pour ceux qui recherchent ça, certainement, mais pour moi

, Roueff, 1992.

P. Noël, On peut donc imaginer que si l'encastrement des deux champs n'est pas un problème pour Pongwa (au contraire même), c'est notamment en raison d'une socialisation culturelle de classe. § Manières d'évaluer : croyance en l'excellence démocratique comme échelle de mesure de la qualité, 2018.

, Enquêteur : Comment tu choisis les comptes que tu vas suivre ? Elya : Déjà, je me base sur la renommée : s'ils ont beaucoup de followers, ça veut dire que leurs vidéos sont de qualité. Ensuite, l'origine : j'aime bien tout ce qui est américain. Et aussi, la fréquence de publication. J'aime bien en avoir régulièrement. Enquêteur : Si y a beaucoup de followers, tu dis que c'est des choses de qualité, ça te semble logique ? Elya : Je ne suis pas une personne si je n'aime pas ce qu'elle poste. Si je vois qu'un million de personnes suivent la même personne, c'est qu'il doit y avoir une raison. Enquêteur : Tu regardes le début du film, c'est ça ? Sarah : Oui, juste les débuts, si ça m'intéresse, et après ma maman me rejoint, et elle regarde avec moi. Enquêteur : Alors, c'est quoi typiquement l'image qui peut t'intéresser et qui te donner envie de cliquer ? Sarah : S'il y a de l'action, si on voit un peu une scène d'action, ou des choses comme ça. Enquêteur : Cela peut être quoi, une scène d'action ? Une scène avec une voiture, un flingue, etc. ? Sarah : Oui, tout ça. Enquêteur : Et même s'il n'y a pas ça, il peut y avoir éventuellement d'autres images qui peuvent te donner envie ? Sarah : Oui. Des images bien faites, nettes, avec de la couleur. Enquêteur : Si c'est un peu vieux, ça te donne moins envie, par exemple ? Sarah : Oui ! Enquêteur : Donc, tu lances, et après, qu'est-ce qui fait que le début du film peut ne pas te donner envie ? C'est quoi un mauvais début de film ? Sarah : Si c'est sombre, si ça ne parle pas trop. Enquêteur : D'accord. Il faut que ce soit bien clair, que les gens parlent, etc, La croyance en l'excellence démocratique comme manière d'évaluer les contenus est également facile à observer dans les usages des plateformes numériques, car ces dernières multiplient les indicateurs consistant à quantifier la plus ou moins grande popularité des contenus et des créateurs de contenu : classement hiérarchiques du type « Top, 2007.

. Après and . Enquêteur, Enquêteur : Mais ça te dérange pas de connaître la fin ? Sarah : Non. Enquêteur : C'est vrai ? Tu me disais que t'aimais bien les intrigues policières. Quand on connaît la fin, c'est moins drôle quand même, ou pas ? Sarah : Mais je regarde pas. Par exemple, dans une intrigue policière, je regarde pas TOUTE la fin. Je vais regarder avant la fin, en fait, Et pourquoi tu regardes le milieu et la fin, alors ? Sarah : Pour voir s'il y a d'autres bouts intéressants du film que je peux regarder

, Si pour Sarah ce sont clairement les racines familiales qui sont le moteur de la diversification (le numérique étant à ce moment-là un outil pratique pour permettre facilement cette diversification), l'exemple de Riheb permet de comprendre que, dans certains cas, c'est un enchevêtrement complexe de prescriptions qui aboutissent, presque par accident, à la consommation de registres « rares » (ici, les séries asiatique, la k-pop 6 et des chaînes « féministes» sur YouTube). Les prescriptions en ligne font alors partie de cette chaîne complexe, au même titre que les médias traditionnels (la télévision) et l'entourage physique, et sont des outils pratiques centraux pour passer d'un point

, Enquêteur : Tu te disais pas au début que c'était étrange de regarder ça? Riheb : Au début, oui, mais l'histoire était cool, alors j'ai pas fait attention. J'avais déjà l'habitude de regarder des séries dans une autre langue avec les animés Japonais. Ça me dérangeait pas plus que ça du coup. Enquêteur : Tu regardais déjà des animés, en fait. Riheb : Oui. Y avait déjà des animés à la télévision, mais en français. Je suis partie ensuite sur les sous-titres parce qu'y avait plus la suite à la télévision. Enquêteur : T'allais chercher la suite et il se trouve qu'ils étaient en japonais, par exemple. Riheb : Ils étaient en sous-titrés. C'était un peu bizarre au début d'entendre les voix japonaises, mais on s'y fait. Enquêteur : Et ta cousine te disait « tu devrais regarder telle série », spécifiquement, c'est ça ? Riheb : Elle m'en avait conseillé une seule. De là, je me suis mise seule à regarder le reste, Enquêteur : Y'a quoi d'autres comme application que tu utilises beaucoup ? Riheb : Netflix, et aussi Viki pour les dramas, les séries asiatiques. Enquêteur : Comment t'as su que Viki existait ? Riheb : Ma cousine m'en avait parlé et je l'avais installé. Enquêteur : Ça faisait suite à quoi ? La K-pop était le point de départ ? Riheb : Non, ça a commencé avec les séries. Ils regardent beaucoup de séries asiatiques en Algérie. Ils regardent des séries bollywoodiennes, et des séries coréennes et chinoises. Ma cousine m'en a parlé

M. Enfin, On sait pourtant que la préférence pour la VO est beaucoup plus probable au fur et à mesure que le capital culturel croît 7 . En effet, c'est une manière moins pratique de regarder les films (il faut lire en même temps qu'on regarde l'image), mais c'est aussi une manière présentée comme respectant l'oeuvre et, qui manifeste des goûts et des pratiques à la fois de son genre et de sa classe durant l'entretien, raconte qu

M. , On entend bien la voix des acteurs. Le ton de la voix, je trouve que c'est important. Du coup, je préfère regarder en version originale. Enquêteur : Et tes copains aussi en général, ils pensent ça ? Maria : Non, Je préfère regarder en anglais

. Cardon, La croyance du sens commun, qui voudrait que « tous les jeunes puissent aujourd'hui lancer leur chaîne YouTube », est encore contredite par les enquêtes empiriques. Parmi nos enquêtés, six ont publié à un moment de leur vie des créations sur internet, la plupart du temps avec une intention très vague sur la dimension publique de la démarche, Si ces possibilités techniques inédites ont alimenté au début des années 2000 beaucoup de publications qui fantasmaient un monde de créateurs «, 2008.

. Comme-on-va-le-voir, être un terrain d'expérimentation où tout est permis et où les jeunes pourraient enfin « s'exprimer » librement et devenir les artistes que le monde prénumérique les empêchait d'être. Les entretiens montrent surtout à quel point la diffusion de créations en ligne est un exercice difficile, encadré très strictement par la « culture des réseaux ». On ne peut pas faire « n'importe quoi », « n'importe comment ». En prenant exemple sur d'autres amateurs, on peut imaginer et organiser la présentation artistique de soi (sur un mode « et pourquoi pas moi ? »), mais aussi très vite se décourager de la faible audience qu

, ) en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait pas de quelque chose de « sérieux », mais plutôt d'une manière de s'amuser. Par exemple, le seul garçon concerné (Jason) raconte en riant la tentative de gaming que lui et des amis montent. Le groupe d'amis jouent énormément aux jeux vidéo et regardent eux-mêmes plusieurs chaînes de gaming dont ils s'inspirent. On remarque d'ailleurs un grand nombre de termes techniques utilisés par Jason, qui signalent la socialisation à une culture spécifique

J. , Enquêteur : Comment ça marchait ? Vous ne vous réunissiez pas du coup, comment vous faisiez ? Jason : Enfin, chacun faisait la vidéo qu'il voulait faire, genre des jeux, ou des AMV 8. ou des vidéos sur des anims. Enquêteur : Comment tu fais des vidéos sur des anims par exemple ? Jason : Quand je dis « vidéos sur des anims », c'est surtout des AMV, hein. J'crois qu'on a fait que des AMV à propos des animes, Avec mes amis, on a essayé d'ouvrir une chaîne de gaming à trois. Enquêteur : Donc, avec ceux que tu avais rencontrés en jouant en ligne et avec qui tu discutes sur Skype. Jason : Oui. On tenait une chaîne. Quand j'étais en troisième

«. Pour, AMV est une vidéo réalisée par un amateur d'animés. L'auteur va utiliser différentes scènes d'un animé pour ensuite réaliser un montage. La bande-son utilisée n'a souvent aucun rapport avec l'animé. manière dont l'oeuvre fait corps et s'attache par des liens multiples à l'identité de son producteur, p.28, 2014.

. Ensuite, Elya : Oui, je ne le lâche toujours plus. Je continue de lire et d'écrire. C'est super ! Enquêteur : T'as beaucoup lu avant d'oser poster ou tu as posté assez vite des trucs ? Elya : Assez vite. J'ai vu des choses excellentes et des choses médiocres. Du coup, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Que j'étais sûrement dans la moyenne? Enquêteur : Et donc là, sur Wattpad, tu connaissais déjà des gens ou tu t'étais fait un réseau de personnes sur Wattpad que tu ne connais pas forcément et qui sont juste là pour ça ? Elya : Non, je ne connais personne sur Wattpad. Je ne poste pas de commentaires, rien ! Je lis et je poste. Je n'essaye pas plus que cela de créer un lien, partir des propos de Riheb, on peut faire l'hypothèse que pour éviter les remarques désagréables ou les risques de marginalisation (encore une fois, que ces risques soient réels ou imaginés), il faudrait ainsi diffuser ses créations « en secret » (bien que généralement, les liens forts soient au courant). C'est également la stratégie adoptée par Elya, qui a deux activités artistiques : l'écriture, qu'elle voyait comme une pratique intime jusqu'à qu'elle connaisse l'existence de Wattpad, et les «covers » (elle chante des reprises d'autres chansons?en cachant son visage)

, Enquêteur : D'accord, un peu comme tu as fait avec Wattpad. Elya : Oui. J'ai énormément de mal? je sais qu'avec mon compte Instagram que j'avais créé pour faire des covers, au final, je l'ai supprimé. Parce que j'étais plus satisfaite de ce que j'ai fait. Je trouve que ce n'est pas assez bien. Du coup, je l'ai supprimé et peut-être qu'à un moment, je me sentirai de le refaire, mais mieux, Elya : Dès fois, on se pose tellement de questions

, J'avais créé un compte sans mettre mon nom : juste un pseudonyme. J'avais pas posté des photos de moi

J. Instagram, J'avais fait deux ou trois covers. Ensuite, je me suis rapidement arrêtée, parce qu'on m'a appris, quand on fait quelque chose, de toujours se donner à fond et d'essayer de faire en sorte d'être dans les meilleurs

, Mais leur incapacité à identifier spontanément le « bain culturel » dans lequel évoluent leurs parents semble aussi cristalliser leur propre difficulté à considérer l'existence de celui-ci, qui s'impose ainsi à eux, la relance des questions amène des réponses plus précises

, On voit bien comment les jeunes répètent les mêmes goûts et dégoûts. En ce qui concerne les dégoûts, comme leurs parents, les jeunes sont très éloignés de la culture légitime : la lecture, le théâtre, les musées -et, dans une moindre mesure, les visites de monuments qui semblent y échapper en partie

, Si les parents, en l'occurrence plutôt les mères, nous disent les enquêtés, aiment lire, les enfants pourront se tourner vers la lecture que ce soit sur la demande expresse de leur mère

, pour les garçons mais aussi pour les filles, constitue une activité valorisée par les parents. Le sport occupe donc une grande place dans la vie des jeunes, même s'ils le pratiquent en partie hors des clubs. Si, à plusieurs reprises le coût du club est évoqué comme un empêchement, on peut faire l'hypothèse qu'il y a aussi un plaisir des adolescents à échapper à toute institution et à rester dans des pratiques informelles

, Quand les parents sont étrangers ou d'origine étrangère, ils maintiennent les liens avec la culture d'origine notamment en écoutant de la musique « du pays ». Les jeunes connaissent bien « cette musique », en écoutent avec eux, même s'ils n'y adhèrent pas systématiquement. Ces musiques sont un facteur d'enrichissement subjectif pour les jeunes ; elles facilitent et préparent leur goût pour les musiques hybrides qui s'en inspirent, Les goûts musicaux des parents sont des marqueurs identitaires et évoquent les racines familiales

, Quand les parents sont nés en France, c'est la « musique de vieux » qu'ils affectionnent. C'est-à-dire essentiellement du rock, du métal ou de la variété française? que les jeunes aiment bien aussi partager avec eux

, On peut lire, dans les réponses des enquêtés, le rôle majeur de la mère dans la transmission des goûts. Sa présence plus importante dans l'espace domestique entraîne une grande proximité avec les jeunes, ainsi que des échanges quotidiens. Mais cette transmission est aussi ascendante : la plupart des jeunes initient leur mère à leurs propres goûts

, On observe que la transmission du père s'exerce sur ses filles et garçons. Une étude plus fine établirait si c'est d'une manière différenciée ou pas, mais à première lecture il semble que oui, même si on peut trouver des pères qui initient leur fille à la moto ou aux westerns. Les filles sont plus étroitement surveillées ; elles appartiennent à l'espace de la vie domestique et les garçons à l'espace du quartier et même au-delà. On remarque que plus les pères ont une profession pénible et des mangas, de la K-pop, des jeux vidéo, des films d'action ou d'horreur qui les anime et toujours du rap, genre musical écouté par une majorité de jeunes, La proximité avec le père est moins présente dans les discours. Du fait sans doute des horaires décalés et de la pénibilité de leur travail

L. L'école and . Lieu-de-résistance,

, Les années lycée peuvent constituer le lieu de découvertes de nouvelles ressources culturelles et sont donc un facteur de diversification des goûts des jeunes des quartiers populaires. Pour autant, il ne s'agit pas là obligatoirement d'une conséquence de l'enseignement ni de ses prescriptions ! Les jeunes expriment un rejet unanime de l

I. Cette-unanimité, Est-ce un effet de l'âge des enquêtés pour lesquels il est de bon ton d'exprimer un rejet de l'école ? Car, encore une fois, les recherches tendent à prouver que les classes populaires ont été « gagnées » par la bonne volonté scolaire, 2015.

. Si, Marlène Bouvet qui a enquêté à Bourgoin-Jallieu note ainsi que « [?] des années de socialisation scolaire ne semblent pas suffire à gommer un rapport d'extériorité tangible à l'institution scolaire. Tout se passe comme si certains jeunes faisaient toujours l'expérience d'une logique d'action abstraite, d'un environnement cognitif et moral angoissant et exotique lorsqu'ils se livrent au travail scolaire. Ces paroles sont d'autant plus frappantes que, par ailleurs, ailleurs, les difficultés scolaires de certains ou les problèmes d'intégration dans l'institution peuvent expliquer ce rejet, on le retrouve aussi chez les « bons » élèves

, une grande partie de ces jeunes sont nés à l'étranger ou sont de la seconde génération de l'immigration. Ne voyons-nous pas là tout simplement les effets de la massification scolaire qui ne se déroule pas sans contradictions, tensions, rejets? ? Le motif du goût ou du dégoût d'une matière apparaît directement lié à la figure du professeur. Si celuici est « bon », voire charismatique, la matière qu'il enseigne devient très intéressante, voire passionnante, et déclenche par exemple la passion de la littérature. S'il est mauvais (ce qui semble, malheureusement, correspondre au jugement des adolescents dans un certain nombre de cas), son enseignement justifie l'absence d'intérêt et d'investissement de l'élève. Donc, « tout dépend du prof », et non de l'élève ; en outre, la conception selon laquelle la réussite aura lieu « coûte que coûte », telle qu'on la trouve dans les classes supérieures, semble étrangère à ces adolescent·e·s. Surtout si on les compare aux jeunes des classes sup qui sont à l'aise avec la culture scolaire et les profs, qui sont déjà socialisés à de nombreux pans de la culture légitime, à des personnalités culturelles statutaires, Ne peut-on pas interpréter cette homogénéité de ressentis négatifs comme la marque d'une résistance à un modèle culturel légitime en tension avec le modèle familial et ainsi la marque d'une fidélité à la culture d'origine. D'autant plus qu

, Nous insistons sur ce point car il semble bien que la transmission des goûts et pratiques culturelles pour les jeunes des milieux populaires dépende directement des liens forts tissés avec l

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