Élections et légitimité politique dans la pensée scolastique au tournant du XIIIe et du XIVe siècles
Résumé
Considérer la façon dont l'élection a été pensée aux XIIIe et XIVe siècles implique d'abord de définir les liens entre théologie et politique et d'évaluer l'influence d'Aristote. Hors des commentaires sur la Politique, la réflexion sur l'élection s'est élaborée dans les Quodlibets théologiques et dans les traités politiques, qui éclairent la singularité de l'approche scolastique.
La tension entre origine divine et légitimité élective du pouvoir n'interdit pas, en premier lieu, de penser l'élection: si tout pouvoir vient de Dieu, l'élection humaine donne le droit de gouverner. La comparaison entre légitimité héréditaire et légitimité élective fait apparaître, en second lieu, l'éclatement des opinions autour de la distinction entre ce qui est meilleur en soi et ce qui l'est accidentellement. Enfin, la considération des conséquences politiques de l'élection débouche sur la double question de l'obéissance au prince élu et du contrôle du pouvoir par les électeurs.
En définitive, les distinctions scolastiques délimitent une sphère autonome du politique et induisent une réflexion sur le rôle de la "multitude". L'élection apparaît simultanément comme un procédé aristocratique de désignation des gouvernants et comme un principe de contrôle du pouvoir.
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