« Valoriser la ville par le street art : le projet artistique à l’épreuve des stratégies institutionnelles. Réflexions à partir du projet des Oides à Saint-Nazaire »
Résumé
De plus en plus envisagé comme un outil de valorisation d’espaces et de projets urbains, le street art est désormais mobilisé dans le cadre de stratégies institutionnelles qui entérinent la légitimation croissante de pratiques artistiques aux origines contestataires. Néanmoins, son inscription dans la ville fait intervenir plusieurs catégories d’acteurs dont les objectifs et les modalités d’action entrent parfois en tension, révélant des conceptions divergentes des liens entre art et espace urbain. À partir de l’analyse du projet dit des « Oides » à Saint-Nazaire, cette communication met en évidence la délicate articulation entre mobilisation artistique de l’espace urbain et logiques institutionnelles de légitimation. Porté par un artiste local, ce projet contribue par ses objectifs et son contenu à la requalification de l’espace nazairien tout en proposant un mode original d’appropriation de la ville par ses usagers. Dans le contexte d’une redéfinition en cours de la politique culturelle nazairienne, les orientations privilégiées par la municipalité semblent pourtant exclure la possibilité d’une valorisation institutionnelle de cette initiative. Des partenariats ponctuels avec des acteurs privés contribuent alors à une évolution du projet et de son inscription spatiale, également motivées par les ambitions professionnelles de l’artiste. L’exemple des Oides montre ainsi que la présence de l’art dans l’espace nazairien se comprend au croisement de stratégies déployées par une pluralité d’acteurs, qui se conjuguent pour donner forme à une géographie urbaine du street art constamment renégociée.
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