, nous rappelle sans cesse qu'il y a plusieurs façons d'aborder les choses, même si justement ce ne sont pas tout à fait les mêmes choses

. L'histoire-des-faits,

, Beaucoup de langues sont « récentes », au sens où leur différenciation d'avec d'autres parlers s'est faite dans le dernier millénaire, ou dans le précédent, ou un peu avant. D'ailleurs, à cette aune, toutes les langues sont « récentes » en réalité

, Nous ne savons pas exactement comment s'est faite l'adaptation du romain par les élites locales sensibles au prestige, ni comment la langue de prestige s'est lentement diffusée à l'ensemble de la société, d'autant que cela s'est fait de façons différentes selon les régions. Nous savons (mais pas très bien) que les gens de ces différentes régions parlaient auparavant, puis en même temps, d'autres langues qui ont influencé l'apprentissage du « romain », dans des proportions très variables, et que cette diversité a été ensuite partiellement « harmonisée ». Nous sommes sûrs que ce processus a eu lieu en plusieurs étapes, différenciées selon les endroits, et que les étapes suivantes ont recouvert les disparités, Une série de langues, officielles ou non, sont dites romanes parce qu'on y repère, souvent facilement, un lexique et une grammaire qu'on trouve en partie en lisant les textes latins conservés

, Cette vue sur l'Histoire n'est possible que par les « langues rares », celles de chez soi y compris. Car il ne s'agit pas de comparer « le français » (lequel, d'ailleurs ?), « l'italien », « l'espagnol », « le roumain », mais le détail des parlers d'aujourd'hui, y compris le galicien qui est différent des parlers proprement portugais, le catalan « espagnol » qui peut se rapprocher de parlers du Languedoc « français », les parlers piémontais d'Italie qui ont de nombreux points communs avec les parlers français, les parlers du Frioul, ceux des diverses petites poches où l'on parle encore des langues dites « romanche, Nous ne saurons donc jamais vraiment comment se sont formées ce que nous appelons les « langues romanes », mais nous avons un résultat : des parlers de l'ouest de l'Europe d'aujourd'hui (mais pas tous) qui ont un grand nombre de points communs, que nos documents historiques relativement riches nous aident à comprendre

, Nous le connaissons déjà -ou plus exactement nous en connaissons des formes littéraires certainement différentes de ce qui a pu être parlé localement ici et là. Ce qui importe, ce n'est pas de « remonter à l'origine, Ces documents, ces études minutieuses, n'ont pas pour but de nous faire découvrir le latin

, Et les langues rares ont un autre intérêt : pour ceux qui les parlent, elles servent à s'exprimer ! Vincennes, 2018.

, Version 3, 10 décembre. Modifications surtout en § 8