, Texte de 1591 sur Gallica, vol.4

. L'ouvrage-de-viète-est-en-latin, avec de nombreux mots grecs. Il existe une traduction en français

, Une traduction latine a été réalisée par Van Schooten, un mathématicien hollandais, en 1649, permettant l'accès de l'ouvrage à un public plus large

, ?rk=64378;0 classique 62 , est totalement dépourvu d'images. Il est vrai que Luck veut explicitement nous présenter 'A collection of ancient texts'. Mais ces textes antiques étaient-ils vraiment dépourvus d'images ? Pourquoi s'interdit-on les images ?, Pour vérifier comment Descartes a fait imprimer ces symboles, on peut se reporter à l'édition de 1637 sur Gallica. Les passages cités sont pages, pp.298-99

, Dans sa savante édition du texte de Zosime de Panopolis, « l'un des plus grands représentants de l'alchimie grecque [antique] », Michèle Mertens ajoute incidemment à la fin de son introduction de 170 pages 63 : La plupart des noms des substances sont représentés dans les manuscrits par des symboles alchimiques dont on trouvera l, Comme nous l'avons vu plus haut, les textes alchimiques (à cause des métaux) et astrologiques (à cause des planètes) utilisaient fréquemment des petits symboles spéciaux, qui sont vite devenus « monnaie courante

, Plus récemment, dans sa belle édition des fragments d'un des premiers alchimistes antiques connus, le « Pseudo-Démocrite », Matteo Martelli a fait de même 65 , mais il a admis les symboles dans son apparat critique. De sorte que la liste des symboles, qu'il donne soigneusement à la fin de son édition 66 , apparaît bizarrement comme « les symboles qui se trouvent dans l'apparat critique ». C'est absurde, puisque si ces symboles se trouvent là, c'est parce qu'ils sont dans les manuscrits ! Ces savants auteurs font exactement comme si courait une sorte de tabou sur les images, ou même sur les symboles qui ne sont pas tout à fait des lettres ou des chiffres, En clair : elle a enlevé tous les symboles qui étaient dans le texte d'origine ; elle ne dit pas pourquoi

, en reproduit les illustrations, et cette fois sans critique -mais elle ne les introduit pas là où elles devraient être (c'est-à-dire avec le texte qui les commente) : seulement en fin de volume, en appendice, Michèle Mertens, qui dit du mal de l'édition ancienne de Berthelot et Ruelle 67 (elle a peut-être bien raison)

, Textes et images, où elle discute cette relation entre un texte très dépendant des images, et des images qui ont une tradition passionnante, parfois plus ancienne que les textes qui les utilisent. Elle écrit dans sa conclusion 69 : Mais le domaine le plus négligé reste celui des représentations picturales qui accompagnent les textes cosmologiques antiques. Cette négligence est d'autant plus surprenante que, Barbara Obrist publia 68 en 2004 sa Cosmologie médiévale

G. Luck, re éd. 1985), Arcana Mundi. Magic and the Occult in the Greek and Roman Worlds. A Collection of Texts, 2006.

, Les Alchimistes grecs, tome IV, 1 re partie : Zosime de Panopolis, Mémoires authentiques. Texte établi et traduit par Michèle Mertens. Les Belles Lettres, pp.p. CLXXI-XII, 1995.

, publié en 8 volumes par divers savants entre 1924 et 1932. Le volume VIII (1932), sous la responsabilité de C.O. Zuretti, concerne les Alchemistica signa, les 'symboles alchimiques, Manuscrits Alchimiques Grecs (CMAG)

M. Martelli, The Four Books of Pseudo-Democritus, 2013.

. Op and . Cit, S268-69, où il compare les symboles utilisés dans les quatre manuscrits majeurs

, Zosime de Panopolis, édition citée, pp.p. CVI-IX

, La Cosmologie médiévale. Textes et images, I : Les Fondements antiques. Firenze, Sismel. Avec de très nombreuses illustrations, 2004.

. Op and . Cit, , p.311

, personnage qui dit « je » est justement Socrate, qui de notoriété publique n'a jamais rien écrit sauf une chanson

. L'ombre-de-décor, Car le « saut » entre cette littérature de dialogue soi-disant rapportés, et le récit, c'est l'invention de la 3 e voix : le récit anonyme qui dresse par derrière les dialogues le théâtre où ils prennent place. Dès les romans grecs antiques 73 , et en fait bien avant eux, il existe une « 3 e voix » qui n'est pas une voix d'acteur, mais d'écrivain, pour « peindre » le contexte, les circonstances. C'est justement cette voix qui est absente des dialogues de Platon. Ainsi, Eugène Sue commence les Mystères de Paris (1842) par une déclaration aussi ferme qu'une expertise : Un tapis-franc

, Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-mâts le Pharaon

, Car nous savons que deux pages plus loin, dans les deux cas, vont commencer des dialogues que personne ne peut avoir retenus par coeur. Les romans grecs de l'Antiquité utilisaient exactement la même technique : tous commencent sur un récit qui, parfois brutalement, parfois avec une grande subtilité, nous donne les repères, temps, lieux, personnages, contexte -mais ce contexte est le coeur de la fiction. Plusieurs ouvrages d'histoire, suivant une tendance dont Ivan Jablonka cherche à faire comprendre le poids 74 , veulent mettre en évidence, inversement, Ces déclarations anonymes, complaisamment neutres, nous apparaissent à bon droit maintenant comme la preuve même de la fiction

, En effet, il existe un débat ancien autour du récit historique, ce qui le constitue

, Le centre du débat est dans le statut des trois « personnes ». Pour Platon, les dialogues sont la bonne façon de raconter l'histoire. Non seulement parce qu'on peut y écouter (= y lire) Socrate pratiquer une « maïeutique » qui n'est possible que dans l'échange vivant ; mais parce que la parole est la seule vérité incontestable, le sceau de l'authentique. Mais d'un autre côté les historiens et les romanciers (dont Homère) ne pouvaient « raconter » qu'en incorporant ces dialogues dans le tissu d'un récit qui rendait aux personnages du drame des moments où ils ne parlaient pas, mais couraient, dormaient, pensaient, ignoraient ; et où subrepticement s'installait un auteur qui, Arnaldo Momigliano a écrit sur ce sujet des essais remarquables. Les auteurs anciens incluaient dans le récit historique des discours ou dialogues, comme autant de garanties d'authenticité

A. Longtemps-que-le-sceau-de-l'authentique-est-de-refuser and L. , Et il est clair qu'il n'y a pas de place, là, pour des images. Plus grave : si le livre de Vérité est celui qui rapporte des paroles, alors toute vérité est parole -et tout ce qui est graphique est faux. Alors, l'image

, Rappelons brièvement l'essentiel. La formulation la plus connue est dans le Décalogue, vol.20, p.75

F. Boespflug, Le Prophète de l'islam en images : un sujet tabou, 2013.

P. Prigent, , 1991.

C. Du-roman-de and C. Potok, My Name is Asher Lev, 1972.

, Sur l'importance des choses écrites et des livres dans la Bible, voir 'La Bible, vol.5, pp.7-9

, Il existe trois mss. de cet ouvrage

L. , illustration permet de la faire remonter à l'original perdu. Voir l'édition par Wanda Wolska-Conus de Cosmas Indicopleustès, la Topographie chrétienne, Cerf, coll. Sources chrétiennes, 1962.

, Une biographie est une sorte de voyage : pourquoi attendons-nous moins d'images dans les biographies ?

, Nous sommes supposés lire comme si nous entendions. De l'autre côté, nous aurions les « livres documents ». Qu'il s'agisse d'histoire, de sciences, de divertissement, l'illustration n'y crée pas de perturbation, au contraire elle s'invite volontiers. Ces livres-là ne sont pas conçus comme des « livres parlés » mais d'emblée comme des « livres écrits », et même dessinés, Ce qui semble récurrent, jusqu'à nos jours et c'est pourquoi cela nous touche, c'est la différence entre deux classes de livres

, D'un côté : la philosophie, ou une conception des sciences du discours qui inclut les mathématiques et plusieurs formes de la physique ou de l'astronomie, voire de l'économie. De l'autre : les sciences expérimentales, celles qui ont besoin de voir des objets : les sciences naturelles, la géographie, les sciences des matériaux et des industries comme des artisans, Mais cette double destinée nous amène aussi à revoir nos classifications, vol.31, 2018.

, Merci d'abord à ma collègue Sylvie Archaimbault, spécialiste de linguistique slave, ainsi qu'à madame Hélène Cuvigny

, Il a été difficile à terminer, mais est une expérience d'autant plus précieuse. Il me fait toucher du doigt, mieux qu'auparavant, l'ambiguïté de ce qu'on appelle « vulgarisation ». Vulgariser, c'est rendre accessible en termes simplifiés un ensemble de faits admis par la communauté scientifique. La vulgarisation traduit la volonté des spécialistes d'une discipline de ne pas rester enfermés dans leur spécialité et même d'expliquer pourquoi ils sont utiles ! Ici ce n'est pas cela, puisqu'il s'agit de rendre compte d'une recherche en cours. C'est, à mon sens, ce qui distingue clairement le chercheur du professeur (qui peuvent bien sûr se retrouver dans une même personne). Le professeur prend soin d'expliquer ce qui est vrai, avec les précautions nécessaires. Le chercheur suit son idée, et essaie de la formuler avec le plus de clarté possible, Les lecteurs les plus fidèles auront vu, avec fatigue, que cet essai est passé par plusieurs formes successives

. Le-thème-de and . Essai, Mes soucis de chercheur vont souvent aux textes, à leur logique, et aussi aux images et à la capacité qu'elles ont parfois de raconter ou accompagner des histoires. Ce qui était nouveau ici, c'est l'attention portée non pas aux images d'un côté, et aux textes de l'autre, mais à l'incursion profonde des images dans les textes