, le mot clef qui nous a d'abord servi de guide (par exemple : pronom) n'est pas très bon

. Souvent, est pas très difficile à faire : il suffit de réfléchir à l'ordonnancement de sa liste d'exemples. (4) Il faut essayer de ponctuer les chapitres de réflexions plus générales, un peu comparatives avec des langues plus connues, pour guider la réflexion ; c'est moins facile pour l'auteur, auquel cela demande une expérience certaine, mais c'est un soulagement pour le lecteur ingénieux, qui comprend mieux l

, La conclusion de ces remarques, c'est que dans une « grammaire », la table des matières ne suffit jamais : il faut descendre dans l'arène, pour voir ce que l'auteur, comme il peut, peut nous dire. La plupart du temps, l'auteur en question est conscient de ses limites, vol.30

G. Mon-oncle and . Jacquesson, ce qui précède, a posé deux questions auxquelles il trouvait (avec raison) que mon exposé ne répondait pas. Je lui suis reconnaissant, bien sûr. Voici ses deux questions

, en « arabe classique » il y avait aussi des déclinaisons ! Tous ont donc l'impression que les langues d'aujourd'hui sont plus simples. Tous oublient que, pour les déclinaisons par exemple, elles n'ont pu disparaître dans les trois cas cités que parce que ce que « faisaient » les déclinaisons a été remplacé par autre chose, Question 1 : Pourquoi les langues les plus anciennes sont-elles les langues les plus compliquées ? Cette impression vient du fait que nous regardons les langues anciennes rétrospectivement, bien sûr

, D'une part, l'ordre des mots y est plus contraignant que dans les langues anciennes citées ; d'autre part, elles sont remplies de prépositions. L'un et l'autre fait ont à peu près le rôle qu'avaient les déclinaisons : le génitif a disparu, mais en français moderne on doit utiliser de ; l'accusatif a disparu, mais on doit mettre le complément après le verbe, En effet, les langues modernes citées ont deux caractéristiques « simples

, Historiquement, les événements ont dû se produire dans l'autre sens. C'est l'emploi croissant et massif des prépositions, ajouté au figement relatif de l'ordre des mots, qui ont permis la disparition de la déclinaison

. Toutefois, Car les prépositions comme de et à se sont souvent, dans la réalité de la prononciation, agglomérées aux noms à peu près autant que les terminaisons des déclinaisons autrefois. C'est ce dont témoignent les fusions phonétiques avec les articles : du, des, au(x) ou directement avec les noms. C'est ce que font les articles eux aussi, et les articles n'existaient pas en latin. En résumé, il s'est formé un « groupe phonétique nominal

+. Nom, Un latinophone qui découvrirait cela, et cet ensemble fonctionnel correspond à peu près au nom décliné ancien

, On peut dire, sans trop tricher, que les langues se sont simplifiées sur certaines choses, mais qu'elles se sont compliquées sur d'autres. Il est vrai que les formes qui étaient atypiques déjà en latin ont souvent disparu ; mais pas toutes, ainsi de la conjugaison bien spéciale du verbe « être ». Il est vrai aussi qu'on a inventé de nouvelles singularités

, Question 2 : Comment serait-il possible à quelqu'un de parler s'il devait à chaque instant « appliquer les règles » que les linguistes ont trouvées dans sa langue ?

, Ce que font les linguistes, c'est de mettre à jour des régularités qui sont vivantes chez les locuteurs, mais qu'ils pratiquent sans nécessairement s'en rendre compte. Et (là, la question prend sa portée la plus féconde), en effet, assez souvent il vaut mieux que les locuteurs ne se posent pas la question, mais qu'ils appliquent des mécanismes bien rôdés -exactement comme l'automobiliste, Les linguistes ne « trouvent pas des règles », elles existent déjà !

, qu'il est très facile de dire des zoranges ou de grands zarbres -et là, vous devez impérativement faire la liaison. Tous ceux qui ont appris le français tard, savent que c'est un des mystères les plus zaffreux du français : on se trompe très souvent. Vous pouvez dire je vais au champ ; si vous dites je vais zau champ, vous n'êtes probablement pas de la campagne, Les exemples sont nombreux. Les francophones utilisent sans frémir (à partir d'un certain âge) ce supplice redoutable qu'est la liaison entre les mots : on dirait, à les écouter

, Le fait qu'on ne s'en aperçoive pas ne signifie pas qu'elles n'existent pas. Le rôle du linguiste, est de comprendre ce qui se passe. Il va essayer de formuler des faits récurrents, et les conditions qu'il découvre à la réalisation ou non-réalisation de la liaison. Il va découvrir que plusieurs critères interfèrent (c'est d'ailleurs pour cette raison que les locuteurs ne s'en aperçoivent pas), et il va essayer de formuler de façon intelligible ses observations. Evidemment, il n'aura pas « donné des règles à la langue, Or, il y a certainement des règles, puisque (a) ils ne peuvent pas avoir appris par coeur les millions de cas possibles de rencontres entre deux mots, (b) ils ne se trompent jamais. Simplement, les règles sont « intégrées

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, D/ Accès à certaines des sources citées et détaillées en note

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