Où en sont les villes européennes ?
Résumé
La problématique de la sobriété énergétique en ville n'est pas nouvelle. Au cours du seul XX° siècle, les guerres puis les chocs pétroliers avaient conduit à rationner ou rationnaliser l'usage de l'énergie. Dans les années 1970, la flambée des prix du pétrole et la menace de pénurie déclenchent, notamment sur la côte Ouest des Etats-Unis, des expérimentations pour déployer les énergies renouvelables en ville, des ordonnances municipales solaires, des politiques pro-piéton et pro-vélo ou encore la construction de maisons « low-cal », à basse calorie (Morris, 1982). Les liens entre morphologies urbaines et consommations d'énergie sont explorés. Les principes socles de l'urbanisme durable sont établis (Van der Ryn et Calthorpe, 1986) et les congrès internationaux du « new urbanism » réorientent quelques années plus tard les pratiques professionnelles.
Depuis, les évolutions s'accélèrent. Dans le sillage du premier rapport du GIEC, les plans Climat locaux promus par des réseaux de villes transnationaux (ICLEI, Alliance Climat et Energy Cities) révèlent des gisements importants d'économie d'énergie et d'émissions de CO2, aux mains des politiques urbaines : mobilités, bâtiments, localisation des activités et de l'habitat, végétalisation, cogénération, circuits courts… Pourquoi chauffer par exemple des bâtiments neufs ? Se déplacer au quotidien sans utiliser l'énergie de notre corps ? Dépenser plus d'énergie pour produire et acheminer nos aliments qu'ils ne nous en procurent ? Le bâtiment, les transports, l'alimentation sont à l'origine de la majeure partie des besoins énergétiques, qui peuvent être supprimés à la source.
Vingt ans plus tard, le référentiel de la ville « résiliente » s'affirme, sous l'influence des réseaux ICLEI, Transition Towns et 100+ Resilient Cities, pour anticiper les chocs climatiques à venir et répondre aux besoins vitaux de la population, en relocalisant en partie le métabolisme urbain. Même si les vues divergent entre les villes et les réseaux, l'adaptation au changement climatique marque une deuxième étape dans la recherche de formes de sobriété.
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