, Ils méritent ainsi un traitement spécial que le principe de précaution ne saurait fonder. Par ailleurs, les écosystèmes sont dotés d'une extraordinaire stabilité et d'une extraordinaire robustesse. Mais au-delà de certains points critiques, ils basculent dans autre chose et un calcul « coûts -avantages » se trouve alors totalement invalide puisqu'il n'y a pas (ou plus) de coûts, d'où le mélange de robustesse et de vulnérabilité qui marque les écosystèmes. La compréhension de l'incertitude qui la sous-tend rate l'essence de l'incertain. Les menaces « nouvelles » ne pourraient être traitées sur le mode de l'aléa. Il existe des situations sur lesquelles il n'est pas envisageable de mettre des probabilités car il s'agit de situations qui sortent des moyennes. Il y a ainsi « abondance » des cas extrêmes (« attracteurs étranges ») qui bousculent l'ordre établi. Ni moyenne, ni écart type n'ont alors de sens. Or, l'incertitude épistémique pour laquelle, en quelque sorte, « on sait qu'on ne sait pas » conduit, lors de l'occurrence d'un événement exceptionnel à devoir accepter l'existence d'un risque qui, lui-même en cache un autre

L. , du principe de précaution tend à se situer dans cette perspective. L'application du principe de précaution (« compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment ») sous-entend qu'un effort en matière de recherche scientifique permettrait de venir à bout de cette incertitude alors qu

, Il n'y a pas de rétroactivité issue de l'information devenue disponible sur le jugement de rationalité porté sur une décision passée. Il y est en effet question de « bonne fortune » au regard de la décision prise à un moment donné au regard d'un état donné des connaissances. En d'autres termes, « si j'avais su ce qui allait m'arriver, je ne l'aurais pas fait » mais, a contrario, « quand je l'ai fait, je ne savais pas ce qui allait m'arriver »? mais c'est alors trop tard ! Il se réfère ainsi aux

. Même-quand-on and . Sait, envisage pas la catastrophe comme crédible (justement puisque c'est une catastrophe !). J.-P. Dupuy signale ainsi que la propension d'une communauté à reconnaître l'existence d'un risque est liée à l'idée qu'elle se fait de l'existence de solutions. Et le principe de précaution vient justement figurer l'existence éventuelle de solutions à venir. Pour qu'une information soit transformée en croyance