, Mais cette version est celle du manuscrit original 37 et des brouillons qui l'ont précédé, et non celle du texte publié. En effet, le copiste professionnel qui a recopié le manuscrit de Flaubert, cédant à la lectio facilior et par une sorte d'automatisme lexical

, « Le manuscrit autographe porte "et des nappes violettes". La leçon qu'adopte l'édition Charpentier semble le résultat d'une coquille »), Béatrice Didier, vol.33, p.193, 1986.

G. Gengembre and M. Paris, 1972 (Folio), p. 215) en proposant la leçon « et des nappes violettes » (sans note) alors même qu'une « Note sur la présente édition » annonce un texte « conforme à celui de la dernière édition revue par Flaubert et parue chez Charpentier et Cie en 1873 », dans lequel seules « quelques coquilles manifestes, p. 261 et p. 255), de même que les éditions explicitement destinées aux lycéens, p.473, 1988.

. Voir-aussi-ce-qu'écrit-max-aprile-À-propos-de-salammbô, Our conclusion takes therefore the form of a plea. The unjustified and seemingly unjustifiable difference between the text Flaubert himself wrote in his own hand and the text that has been published creates, in too many cases, an ironic hiatus between the so-called "mot juste" (only known to the scholars aware of the manuscripts) and the "mot publié," the "mot" known to all other readers. When we consider Flaubert's compositional travail, this irony is also a tragedy, p.231, 1990.

. À-paraître-en, , 2021.

, NAF, vol.23663, issue.1

, L'écrivain, lorsqu'il a relu ce manuscrit, a dû être lui aussi victime de la prégnance du cliché en contexte médiéval et il n'a pas remarqué la substitution. Aussi est-ce cette version fautive qui apparaît dans l'édition originale Charpentier, dernière et seule édition revue par Flaubert et donc -depuis lors -texte de base de toute édition à visée scientifique selon la vulgate textologique 39 . Certes, il faut relever la variante, mais pourquoi rejeter dans l'apparat critique, là où le lecteur n'ira jamais la chercher, la seule version qui fasse sens ?, « pleins d'herbes » se sont ainsi retrouvés « pleins d'eau, vol.38

D. Le-travail, une fois que les principes de la démarche ont été strictement établis. L'éditeur scientifique n'est pas un auteur ; c'est un « médi-auteur », pour reprendre le séduisant et fécond mot-valise proposé par Pierre Chiron 40 . Il ne doit pas sombrer dans la subjectivité, ou arranger le texte de Flaubert suivant ses propres goûts. Il doit dûment motiver tout écart par rapport à la tradition textologique et à ses normeset c'est d'ailleurs bien pour cela que, aussi long et soigneux soit-il, l'établissement d'un texte ne

. Mais-l'éditeur-scientifique, En cela réside une réelle promotion du rôle de l'éditeur scientifique, véritable « remédi-auteur », appelé à utiliser non seulement sa science, mais aussi ses capacités de réflexion, au service de l'établissement d'un texte 42 . Et c'est là une grande et passionnante responsabilité

, NAF, vol.23663, issue.1

, L'histoire éditoriale de ce fragment textuel est intéressante car elle diffère sensiblement de ce qui a pu être observé plus haut pour les « violettes de la baisade, Les Belles Lettres, p.52, 1957.

É. Maynial and G. Paris, Éditions Rencontre, p.229, 1961.

R. Éd and . Decesse, En 1986 paraît l'édition de Pierre-Marc de Biasi (Paris, Flammarion, 1986 (GF), p. 79) qui, la première, pointe l'erreur du copiste, introduit dans le texte la leçon du manuscrit original et rejette en position de variante la leçon fautive. Depuis lors, presque toutes les éditions adoptent ce dispositif de remédiation (Trois contes, éd, p.193, 1985.

P. Rey, Néanmoins, de manière assez inattendue, la première grande édition des OEuvres complètes de Flaubert publiée sous le contrôle de sa nièce Caroline, présentait déjà (sans note ni variante) la leçon corrigée « pleins d'herbe » (curieusement libellée au singulier, forme absente des manuscrits), alors qu'elle annonçait un texte « conforme à celui de l'édition originale » (Trois contes, p.78, 1926.

, Roger Chartier au terme de son analyse des problèmes posés par l'édition de Don Quichotte : « Sont ainsi affirmés, tout ensemble, le droit à la lisibilité du lecteur, qui ne peut être égaré dans une forêt de variantes ou une multitude d'éditions de la "même" oeuvre, et la responsabilité de l'éditeur, qui doit refuser les solutions arbitraires et fonder ses décisions sur la connaissance des conditions historiques qui ont gouverné la composition et la publication des textes. C'est en ce sens, mais en ce sens seulement, que l'éditeur peut devenir, Avec toutes les précautions qui s'imposent lorsqu'on veut adapter à l'univers éditorial du XIX e siècle des pratiques expérimentées pour des écrits des XVI e et XVII e siècles, on peut rappeler ce qu'écrit, p.266, 2015.

, Il leur réserve à l'occasion des problèmes inattendus, parfois très difficiles, qu'aucune routine ne suffit à résoudre. Il exige une perpétuelle application d'intelligence et de liberté. Ils doivent se pénétrer de cette vérité : le seul principe, c'est qu'il n'y a pas de principe. Ils devront juger chaque cas en lui-même, prendre leurs responsabilités, et adopter la solution qui leur paraîtra s'imposer. / C'est cette liberté qui fait l'attrait du travail » (Les techniques de la critique et de l'histoire littéraire en littérature française moderne, Gustave Rudler écrivait fort justement à propos de ses étudiants : « l'établissement d'une édition critique n'est pas une besogne machinale, p.89, 2012.

F. C. Martine, J. Cotereau, R. Thierry, J. Estienne, and . Kerver, traducteur(s), éditeur(s) et imprimeur(s) des Douze Livres de Iunius Moderatus Columella des choses rustiques, p.42

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