, Qu'y a-t-il d'autre, alors ? Le trivial familier, on l'a vu ; mais aussi, le charmant. C'est une tonalité à laquelle il faut donner toute sa place dans l'esthétique hugolienne

. C'est, doña Sol qui parle du « charmant », dans la scène 3 de l'acte V : Ce silence est trop noir

. Dis,

. Mais-un, Ou quelque flûte au loin !... -Car la musique est douce, Fait l'âme harmonieuse, et comme un divin choeur, Éveille mille voix qui chantent dans le coeur ! -Ah ! ce serait charmant !, pp.1961-1971

, Ce dont il est question ici, c'est d'une certaine modestie de moyens : une étoile, un oiseau, « quelque flûte au loin » ; c'est la douceur plutôt que l'exaltation et le transport ; c'est le silence de la nature où « tout se tait, 1949.

, est la discrétion de la nature qui veille « à demi, 1946.

L. Bonheur-À-hauteur-d'homme and . De-femme, loin de cette part de ténèbres, d'effroi, d'agitation et d'inquiétude qui, dans toutes les poétiques du XVIII e siècle

. Ce-«-charmant-»-ne-peut-s'épanouir-que-dans-l'acte-v,-c'est-À-dire and . Au, Dans la première moitié de la scène 3, c'est-à-dire jusqu'au retentissement du cor, les deux époux n'ont plus d'adversaire à vaincre ; leur parole consiste en un pur épanchement heureux, parfaitement inutile du point de vue de l'action dramatique, et qui, faute de tension interne, ne peut plus que faire fond sur des clichés : rien de plus topique que cette lune, cette flûte, cette étoile et cet oiseau, qui dessinent les contours d'un locus amoenus bucolique. Si dans les discours amoureux d'Hernani à l'acte I ou même de Ruy Gomez à l'acte III, ces esquisses de loci amoeni puisaient leur intensité poétique dans le démenti fantasmatique qu'ils opposaient à la situation réelle des personnages masculins

C. Qu, à ce moment-là, l'amour de Doña Sol et d'Hernani, relève, selon les catégories de Pierre Laforgue, de l'amour proprement dit, et non de la passion 30 : il s'agit d'un amour tranquille, sans histoire, et un peu bête, comme l'est tout amour qui parvient à 30 Pierre Laforgue, Hugo more erotico : l'amour, le sexe, le désir, Eurédit, pp.14-19, 2002.

, accomplir -mais Claude Millet a montré que la catégorie de la « bêtise », chez Hugo, est investie de valeurs contradictoires, et qu'il y a une véritable positivité de la bêtise, de cette bêtise amoureuse proche de l'extase qui sera, quelques décennies plus tard

. Le, Il ne s'agit pas simplement d'un ressort dramatique sur lequel des considérations plus larges, plus grandes, plus hautes, viendraient se greffer ; au contraire, il occupe toute sa place dans la production de l'idéologie, et de la philosophie morale et politique, qui travaillent l'oeuvre. Néanmoins, et j'ai tenu à finir sur ce point, ces questions idéologiques ne sont pas non plus sans lien avec des questions proprement esthétiques. L'amour a son sublime, l'amour a son grotesque, mais il n'a pas que cela ; et je voudrais souligner, au terme de cette étude, le danger qu'il y aurait à se laisser aveugler par les catégories trop belles et trop efficaces de la préface de Cromwell, Chansons des rues et des bois (1865) 31 . Terme ultime de cette déflation des valeurs

, identifier avec certitude ce qui relève de l'un et ce qui relève de l'autre (pour prendre un exemple hors de l'oeuvre, mais dans un texte chronologiquement proche, la grimace de Quasimodo dans Notre-Dame de Paris est explicitement décrite comme étant à la fois sublime et grotesque, l'un et l'autre, et l'un parce que l'autre 32 ). Le discours amoureux de don Ruy Gomez

C. Millet and . Bêtise,

C. Millet and . Sublime,