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Ouvrages Année : 2020

Philastre ou l'amour ensanglanté

Résumé

Londres, 1610. Le théâtre du Globe, situé sur la rive sud de la Tamise, présente Philastre, ou l’amour ensanglanté (Philaster, or, Love Lies a-Bleeding, de son titre original), pièce coécrite par deux jeunes dramaturges dont la réputation n’est pas encore faite : Francis Beaumont et John Fletcher, âgés respectivement de vingt-cinq et trente ans. Leur pièce, jouée par la troupe à laquelle appartient William Shakespeare, les Comédiens du Roi (« the King’s Men »), connaît un grand succès, non seulement à l’époque jacobéenne, mais tout au long du XVIIe siècle : elle est jouée et rejouée (au théâtre public du Globe, mais aussi au théâtre privé des Blackfriars et à la Cour du roi Jacques Ier, puis à la Cour du roi Charles Ier), adaptée (transformée en sketch comique ; repensée pour une distribution exclusivement féminine ; édulcorée, dépouillée de violence physique et d’abus langagiers), éditée à neuf reprises en in-quarto entre 1620 et 1661, et mise à l’honneur du volume in-folio des œuvres complètes en 1679. Il y a plusieurs raisons à ce succès. Beaumont et Fletcher reprennent les genres anciens de la pastorale et de la romance, en prose et en vers, pour créer un genre théâtral hybride, celui de la tragicomédie à la fois romantique et satirique. Ils s’inspirent d’auteurs italiens, de leurs aînés élisabéthains Sir Philip Sidney (L’Arcadie) et Edmund Spenser (La Reine des fées), mais aussi de pièces anonymes comme Mucédorus. Ils font dialoguer leur pièce avec un corpus théâtral que le public connaissait bien, notamment avec les tragédies (Hamlet et Othello) et les comédies (La Nuit des rois et Beaucoup de bruit pour rien) de leur célèbre contemporain Shakespeare. Riche d’intertextualité littéraire et héritière des grands idéaux chevaleresques, leur tragicomédie n’en fait pas moins écho, sur un mode satirique, aux questions sociopolitiques et éthiques de leur temps : mœurs de la Cour, sentiment anticatholique, doctrine du droit divin, autant de sujets que les spectateurs jacobéens étaient à même de comprendre et d’apprécier. Tout en divertissant son auditoire, Philastre l’invite à réfléchir à une variété de thèmes qui, pour nous, sont toujours d’actualité : l’usurpation politique, les problèmes de succession, la peur d’une mainmise étrangère, l’autoritarisme qui devient tyrannie, la révolte populaire qu’il faut juguler, le conflit de la sphère publique et de la sphère privée, le contrôle des passions et la maîtrise de soi, l’amour contrarié, la malveillance qui s’exerce par la calomnie, l’imprudente crédulité et son revers la pulsion de vengeance, l’amour désintéressé et l’oubli de soi, la tentation du lâcher-prise et du renoncement.
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  • HAL Id : halshs-02882130 , version 1

Citer

Francis Beaumont, John Fletcher, Pascale Drouet. Philastre ou l'amour ensanglanté. Francis Beaumont, John Fletcher. Centre d'études supérieures de la Renaissance, pp.151, 2020, Collection Traductions introuvables. ⟨halshs-02882130⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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