L'ethnomusicologie face à l'industrie du spectacle en Algérie
Résumé
L’Algérie, à l’instar des autres pays du Maghreb (Tunisie, Maroc), n’a pas accordé officiellement de crédits au développement de la recherche autour des musiques et des danses traditionnelles. La contribution du CNRPAH, en 1974, a ouvert la voie à la discipline et plus de 300 heures de son ont été enregistrées, documents aujourd’hui en cours de valorisation. L’activité scientifique connaît quelques années de relâchement, faute de spécialistes. Depuis 2008, le laboratoire relance plusieurs projets dont la création en 2015 d’un master d’ethnomusicologie. Le CNRPAH n’a pas vocation à former des ethnomusicologues, mais compte tenu du nombre réduit de spécialistes en fonction, un projet de formation s’imposait. Outre les objectifs classiques attendus, dans le domaine de la formation et de la recherche en ethnomusicologie, ce projet permet de rééquilibrer une situation bien préoccupante. En effet, dans la sphère publique, la prise de parole autour de sujets musicologiques est devenue le monopole des médias et de leurs interlocuteurs associatifs. A travers ces formes de patrimonialisation, nous enregistrons une pratique revisitée, encadrée par des techniciens du son, des réalisateurs et des producteurs en quête de nouveaux marchés. Ces pratiques entraînent des modifications rapides des chants et des danses traditionnels, dont le suivi sur le terrain reste difficile. Peut-on, à ce titre, prétendre à travers une formation de qualité en ethnomusicologie occuper favorablement le terrain et répondre aux compétences exigées de tout scientifique ?
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologie
Origine :
Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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