The naturalistic engravings of the Adrar des Iforas (Mali) in the context of Saharan rock art.
Les gravures naturalistes de l’Adrar des Iforas (Mali) dans le contexte de l’art rupestre saharien.
Résumé
The analysis of rock engravings located at the northwestern part of the the Adrar of the Iforas’ mountains allowed us to conclude in the existence of an ancient phase composed with naturalistic figures. The authors of these works were part of a pastoral society with a strong tradition of cattle breeding and were most likely initiated to the art of engraving. They visited the valleys at a time when the biotope was still lacustrine or wetland. By comparing their figurations with those of other regions, it is possible to approach the circumstances that brought them to the southern border of the Sahara. Examination of the geographical distribution of naturalistic engravings suggests that the territory of predilection of this pastoral society, which also raised sheep, included the Tassili n’Ajjer and Fezzan mountains. It was after 7000 BP - date of the appearance of cattle and sheep in these regions - that the tradition of rock engraving was born and it was before 5000 BP that the society responsible for it vanished. Around 5000 BP, the rise in the level of the water bodies covering the Ine Sakane erg located north-west of the Adrar des Iforas, testifies that the climate of the Malian Sahara was milder than that of the north. The vegetation that was then developing on the valleys of the Adrar des Iforas had to attract cattle keepers and, in this case, the authors of the naturalistic phase. By fixing the date of extinction of the naturalistic phase to a period prior to 5000 BP, we release for the phases of stylized engravings which will succeed it without cultural filiation, a temporal range in accordance with their iconographic contents. These chronological indications lead us to believe that the figurative conventions of Pharaonic Egypt and that some elements of its cosmogony may have partly derived from Saharan know-how and beliefs.
L’analyse des gravures rupestres situées au nord-ouest du massif de l’Adrar des Iforas nous a permis de conclure à l’existence d’une phase ancienne essentiellement composée d’œuvres naturalistes. Les auteurs de ces œuvres faisaient partie d’une société pastorale à forte tradition d’élevage de bovins et étaient très probablement initiés à l’art de la gravure. Ils parcoururent les vallées du massif à une époque où le biotope était encore de type lacustre ou palustre. En comparant leurs figurations à celles d’autres régions, nous avons pu approcher les circonstances qui les amenèrent dans le sud du Sahara. L’examen de la répartition géographique des gravures naturalistes suggère que le territoire de prédilection de cette société pastorale, qui élevait aussi des moutons, englobait les massifs de la Tassili n’Ajjer et du Fezzan. C’est après 7000 BP - date d’apparition des premiers bovins et ovins en ces régions - que naquit la tradition de gravure rupestre et c’est avant 5000 BP que s’évanouit la société qui en était responsable. Autour de 5000 BP, la montée du niveau des plans d’eau couvrant l’erg Ine Sakane situé au nord-ouest de l’Adrar des Iforas, témoigne que le climat du Sahara malien était plus clément que celui du nord. Le couvert végétal qui se développait alors sur les vallées de l’Adrar des Iforas dut attirer des pasteurs et, en l’occurrence, les auteurs de la phase naturaliste. En fixant la date d’extinction de la phase naturaliste à une période antérieure à 5000 BP, nous dégageons pour les phases de gravures stylisées qui lui succèderont sans filiation culturelle, une fourchette temporelle en accord avec leurs contenus iconographiques. Ces indications chronologiques nous conduisent à penser que les conventions figuratives de l’Égypte pharaonique et que certains éléments de sa cosmogonie ont pu en partie dériver d’un savoir-faire et de croyances sahariennes.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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