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Article dans une revue Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest : Anjou, Maine, Touraine Année : 2020

Observing the war from the train station: the case of Brittany (1914-1921)

Observer la guerre depuis la gare : le cas de la Bretagne, région de l’arrière (1914-1921)

Yann Lagadec
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 863683

Résumé

It is in February 1919, in front of the Nantes train station, that the civil and military authorities organized the festivities marking the return of the 265th RI – the regiment stationed in the city. The position of these ceremonies is highly symbolic: coming full circle, the Nantes population welcomes back the reservists who had, at this exact same place, boarded the trains headed to the border in August 1914. Throughout these five years, in most towns in Brittany, large or small, the pulse of war would beat in train stations. The departure of the troops mobilized in the summer of 1914; the reinforcements regularly sent to the front; the arrival of German prisoners or French wounded soldiers, who were treated in temporary hospitals; the reception of refugees from Belgium or the North of France; the transit of British, American, Russian or Portuguese troops; the comings and goings of the soldiers on leave; the mutinies of spring 1917; the loading of the requisitioned goods for the army: the station constitutes a remarkable observatory of the war as it was lived there – like an airlock through which the war penetrates from a less exposed area, all the while feeding it in return.
En février 1919, c’est face à la gare, à Nantes, que les autorités civiles et militaires organisent les festivités marquant le retour du 265e RI, le régiment de réserve cantonné dans la ville. Le lieu de ces cérémonies est éminemment symbolique : en célébrant ici ce retour, la population nantaise semble venir refermer la parenthèse ouverte en août 1914 au même endroit, lorsque les réservistes avaient embarqué dans les trains en direction de la frontière. Tout au long de ces cinq années, y compris en cette région de l’arrière qu’est avant tout la Bretagne, c’est en effet, en bien des villes, grandes ou petites, dans la gare que bat le pouls de la guerre. Départ des troupes mobilisées au cours de l’été 1914 puis des renforts régulièrement envoyés au front, arrivée des prisonniers allemands ou des blessés français soignés dans les nombreux hôpitaux temporaires, accueil des réfugiés de Belgique ou du Nord de la France, transit des troupes britanniques, américaines mais aussi russes ou portugaises, va-et-vient des permissionnaires, manifestations du printemps 1917, chargement des denrées réquisitionnées pour l’armée : la gare constitue, pour toutes ces raisons, un excellent observatoire de la guerre telle qu’elle fut vécue ici, sorte de sas par lequel la guerre pénètre en une zone de l’arrière moins exposée tout en l’alimentant en retour.

Domaines

Histoire
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Dates et versions

halshs-02638720, version 1 (28-05-2020)

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Citer

Yann Lagadec. Observer la guerre depuis la gare : le cas de la Bretagne, région de l’arrière (1914-1921). Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest : Anjou, Maine, Touraine, 2020, 127, pp.207-227. ⟨10.4000/abpo.5549⟩. ⟨halshs-02638720⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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