Plaisanteries funéraires et applaudissements posthumes - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers de Littérature Orale Année : 2018

Funerary Joking and Posthumous Applause

Plaisanteries funéraires et applaudissements posthumes

Résumé

The analysis focuses on two types of ritual use of speech and gesture in contemporary funerary ceremonies - in two cultural universes that are at a remove of one another. In West Africa, funerary joking relies on more or less dramatic and public bodily expressions, diverse noises and even common laughter. The purpose is to exalt life, something that families bound by the famous joking relationship must exhibit in all circumstances. Death and the dead cannot have the last word. In Western Europe, posthumous applause - sonic, collective, anonymous and public cheers - are part of the compulsory expression of feelings; they display the gratitude of the gathered community to the exceptionality of the deceased. These ceremonial and symbolic exchanges can be thought out as both a distancing of the deceased body and de facto as a popular protest against religious or official rites that expect silence. Thus, in Africa as in Europe, people as a social body appropriate part of the burial rite and its symbolic efficiency to the benefit of the dead and against death.
L’analyse porte sur deux types d’usages rituels de la parole et du geste lors de cérémonies funéraires contemporaines, dans deux univers culturels éloignés. En Afrique de l’Ouest, les plaisanteries funéraires mettent en jeu expressions publiques plus ou moins théâtrales du corps, bruits divers et mêmes rires coutumiers. Il s’agit d’exalter la vie, rôle que les fameuses familles à plaisanterie se doivent de jouer en toute circonstance. La mort ni le mort ne sauraient avoir le dernier mot. En Europe occidentale, les applaudissements posthumes – acclamations sonores, collectives, anonymes et publiques – participent de l’expression obligatoire des sentiments et manifestent la reconnaissance de la communauté rassemblée à l’exceptionnalité de la personne défunte. Ces échanges cérémoniels et symboliques peuvent être pensés l’un et l’autre à la fois comme une mise à distance du corps défunt in prasentia et de facto comme une contestation populaire des rites religieux ou officiels qui eux imposent silence. Ainsi, en Afrique comme en Europe, le corps social se réapproprie une part du rite d’enterrement et de son efficacité symbolique pour le mort et contre la mort.
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Citer

Pierre Diarra, Jean-Marie Privat. Plaisanteries funéraires et applaudissements posthumes. Cahiers de Littérature Orale, 2018, Geneviève Calame-Griaule, 83, pp.145-160. ⟨10.4000/clo.4882⟩. ⟨hal-03175856⟩
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