, Comme dans le cas de Kingsley, c'est par l'invisibilité de l'étranger que l'on ressent sa présence. Et c'est un peu comme mon père. Pour moi, tous les corps sont dans un seul corps. C'est LE migrant qui était là. Et peut-être, c'est un moyen de savoir de quel corps on parle quand on parle de la migration. C'est un corps universel, on est tous faits de cela. Non pas une invasion, non ils ne sont pas dix mille ! Ils sont UN. Ce n'est pas l'Odyssée non plus -l'Odyssée n'existe pas dans le langage des migrants -mais c'est un nouveau récit qui nous parvient. Le récit de demain : un récit civilisateur, qui est fait d'une nouvelle carte. Civilisateur au sens où on va pouvoir se construire une nouvelle histoire, une histoire commune. Cette question de récit m'intéresse beaucoup, parce que ça rejoint la problématique de mes oeuvres, parviennent, viennent bousculer cette façon dont on a toujours raconté les choses, les échanges avec l'Afrique, la migration. Peuvent-ils aller sous vitrine ou bien les rames, les bidons, la sandale, le livret de prières, échappent-ils à cela ? Quand on travaillé à partir des objets d'Omar, le corps du migrant apparaissait à travers les objets

, Dans la nuit du 28 au 29 septembre, cinq migrants sont tués dans une tentative à Ceuta, puis six nouveaux migrants sont tués le 6 octobre dans une nouvelle tentative en direction de Melilla. ii Cet espace d'exposition permanent du Musée national de l'histoire de l'immigration présente « des archives et objets liés à des parcours de vie, i L'automne 2005 est marquée par deux tentatives dramatiques de pénétration dans l'enclave espagnole de Ceuta et Melilla