La Maison impériale japonaise et le principe de séparation de l’État et de la religion
Résumé
Après la suppression du shintô d’État dans la foulée de la défaite de 1945, la Constitution du Japon (1946) fournit le nouveau cadre juridique garantissant la liberté de religion en proclamant la séparation de l’État et de la religion. Cette évolution soulève d’importantes interrogations concernant la Maison impériale. Tout d’abord, du fait des liens étroits entre le shintô et la monarchie japonaise, la question se pose de savoir dans quelle mesure la liberté de croyance doit être reconnue à l’empereur et aux autres membres de la famille impériale en tant qu’individus. La seconde concerne l’interprétation par les gouvernements conservateurs du principe de neutralité religieuse de l’État, dans le contexte des cérémonies d’accession au trône suivant l’« abdication » de l’empereur Akihito.