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Chapitre d'ouvrage Année : 2018

Les prépositions autour de SOI : quand les formes informent

Résumé

Les prépositions autour de soi : quand les formes informent à Danielle LEEMAN Introduction En tant que pronom personnel « autonome » 1 ou « extérieur » 2 , soi est assimilable dans son fonctionnement à un nom et, comme tout nom, il est susceptible de rentrer dans des emplois « médiats » 3 et, à ce titre, soi semble le plus souvent s'entourer de toute sorte de prépositions ; les occurrences directes employées sans préposition, quant à elles, semblent relativement très rares. En témoigne le fait que nous n'en avons relevé que deux occurrences dans les corpus ESLO ou aussi le fait que, dans une monographie consacrée à la description des pronoms personnels dans la langue parlée (Giardina 2011 : 90), par exemple, le pronom soi a été écarté de l'étude en raison de son absence du corpus utilisé par l'auteur. Cette affinité entre soi et les prépositions se trouve ainsi doublée par des faibles fréquences d'emplois sans préposition ; cela ne concerne, en effet, que très peu de cas où soi (surtout renforcé par même dans la locution soi-même (Hamma 2015, 2017) est complément verbal dans, par exemple, les constructions attributives (être soi / rester soi-même) ou corrélatives, avec une comparaison (se mesurer à quelqu'un de plus {fort/intelligent} que soi ; aimer soi(-même) plus que les autres) ou avec une restriction (un autre que soi(-même) ; n'aimer que soi(-même), qui sont, d'ailleurs, tous des emplois autonomes et extérieurs. Notons cependant que la combinaison de soi avec les prépositions semble sujette à certaines contraintes particulières. Ainsi pouvons-nous avoir dans un discours commun : rester CHEZ soi ; gagner de l'argent POUR soi ; c'est une fin EN soi ; avoir une maison A soi ; ramener tout A soi ; ça va DE soi ; avoir son téléphone SUR soi ; avoir la vie DEVANT soi ; se recevoir ENTRE soi ; etc., mais nous n'aurions pas ou très difficilement : ? PARMI soi ; ? DEPUIS soi ; ? DES soi ; ? DANS soi, ni d'ailleurs : *DURANT soi et *PENDANT soi, qui semblent complètement exclus. Il serait ainsi intéressant de déterminer la nature de ces contraintes combinatoires, en vue de proposer une caractérisation plus précise du pronom soi, s'appuyant sur son interaction avec les prépositions possibles et impossibles (Leeman, 1995). Notre travail s'inscrit résolument dans une perspective autonomiste s'inspirant des méthodes leemaniennes (Leeman 1997, 1999a, 2001) que l'on trouve à la fois développées dans ses travaux sur les donc à travers ce que disent les observables et leur comportement vis-à-vis de certains tests linguistiques.
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  • HAL Id : halshs-02567557 , version 1

Citer

Badreddine Hamma. Les prépositions autour de SOI : quand les formes informent. Hommages à Danielle LEEMAN : Quand les formes prennent sens - Grammaire, prépositions, constructions, système, 4, Éditions Lambert Lucas, pp.179 - 192, 2018. ⟨halshs-02567557⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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