». «-o-reformama-u-muslimanskom-dru?tvenom-?ivotu and J. List, , 1928.

I. Hakki and ?. , , p.31

O. Takrir, , p.5

«. Zna?ajna-izjava-reis-ul-ulema, ». , and P. , , 1927.

. Pokret-napredn, , pp.31-1927

«. Iz-krugova-muslimana-reformatora, ». , and J. List, , 1928.

. Ibid,

. D?emaluddin, , p.3

, « ?tatut za autonomnu upravu islamskih vjerskih i vakufsko-mearifskih poslova u Bosni i Hercegovini, p.63

, « Odgovor trojice ?lanova ulema med?lisa (Oki?a, Kadi?a i Bahtijarevi?a) d?ematskom med?lisu », dans H.M. MERHEMI?, Sarajevski d?ematski med?lis i reisove izjave, p.16

». «-stav-reis-ul-uleme and V. Po?ta, , pp.13-1928

». «-fered?a-i-fes and P. , , pp.27-1928

». «-pred-sastanak-hod?inske-kurije and R. , , vol.I, p.2, 1928.

«. Hod?inska-kurija-i-reis-ul-ulema, ». , and J. List, , pp.11-1928

. Cela and . Qu, il ne s'en tient à aucun des quatre authentiques mazhabs islamiques mais, au quatorzième siècle de l'islam, imagine tout seul un cinquième mazhab et autorise le haram-? kat'î

, Adem Bise considère ainsi que « pour que l'islam puisse s'appliquer dans toutes les circonstances, apparaissent à chaque siècle des mufassirs [commentateurs], des mujaddids [rénovateurs], des mujtahids, en bref des interprètes de l'islam pour un peuple, un lieu et une époque donnés. Il est vraisemblable que M. le Reis-ul-ulema ?au?evi? fait partie de ces interprètes de la vérité éternelle de l'islam » 144 . Mais de tels arguments ne font qu'alimenter les accusations selon lesquelles, par orgueil, ?au?evi? se placerait au même niveau que les grands mujtahids, voire au-dessus d'eux. De même, ?au?evi? peut difficilement mettre en avant son titre de Reis-ul-ulema pour faire valoir son droit à l'ijtihad, car ce titre l'oblige au contraire à consulter l'ulema-med?lis ou la curie électorale. Par un paradoxe apparent, le fait même que ?au?evi? soit Reis-ul-ulema l'oblige à insister sur son droit à interpréter le Coran en tant que simple croyant. Dans sa première réponse au d?ematski med?lis, il écrit ainsi que « je ne suis pas un ouléma, et je ne me compte pas parmi eux. Je suis seulement un muteallim [étudiant] mais, même en temps qu'élève qui aspire à trouver la vérité, j'ai l'habitude de répondre aux questions qui me sont posées » 145 . De même, dans sa deuxième réponse, il écrit que le Coran « m'ordonne de réfléchir, d'apprendre et de rechercher » 146 . Le droit de tout croyant à interpréter les sources de l'islam est affirmé de manière plus explicite encore dans le journal « Reforma », pour qui « chaque musulman a le droit de penser avec sa raison et d'accepter comme juste l'opinion de l'auteur islamique avec lequel il est d'accord, ?au?evi? et ses partisans, au contraire, dévalorisent les traités religieux existants, déclarant par exemple que « les manuels ne sont (?) que les interprètes d'une coutume religieuse » 142 , et mettent volontiers en doute l'authenticité de certains hadiths, vol.147

, Chez nous il n'existe pas de clergé, il n'existe pas non plus d'intermédiaire entre Dieu et les gens. Pour chaque question, même purement religieuse, la discussion est autorisée. (?) Donc, M. le Reis-ul-ulema avait le droit de s'exprimer publiquement, car lui aussi en tant que musulman libre peut dire publiquement ce qu

, les liens institutionnels qui l'entravent mène donc potentiellement à la négation de toute médiation institutionnelle entre l'individu doué de raison et les sources de l'islam, entre le croyant et la parole de Dieu. C'est du reste ce que pressent Sejfulah Proho, quand il écrit que « s'il était permis à chaque sorte de hoja de déduire directement la Charia à partir des sources sur la base de sa raison et de ses capacités, p.50

«. Zna?ajna-izjava-reis-ul-uleme, ». , and P. , , 1927.

[. D?emaluddin, «. ?au?evi?], ». Skovani-i-patvoreni-hadisi, and O. Cit,

». «-fered?a-i-fes and J. List, , 1928.

. «-odgovor-reis, , p.15

, « Drugi odgovor Reis-ul-uleme d?ematskom med?lisu, p.25

». «-pred-sastanak-hod?inske-kurije and R. , , vol.I, p.2, 1928.

«. Da-li-je and G. , Reis-ul-ulema odgovoran za svoje izjave, pp.15-1928

P. Sejfulah and . Frkai-dalla, , p.56

, Ainsi, le rôle joué par la presse dans cette polémique confronte ces institutions à un espace public moderne en formation. De même, l'affirmation par ?au?evi? et ses partisans d'un droit individuel à l'ijtihad annonce la venue d'un individu religieux moderne. Par bien des aspects, la polémique de 1928 rappelle les débats suscités dans l'ensemble du monde musulman par l'émergence du réformisme islamique. Le fait que les musulmans bosniens constituent une minorité ou qu'ils ne soient pas en situation coloniale ne semble donc pas avoir influencé de manière décisive les termes de cette polémique. La question des rapports avec les non-musulmans ou celle de l'identification nationale des musulmans bosniens n'apparaissent qu'en arrière-plan, sans jamais devenir un enjeu explicite. La forte institutionnalisation de l'islam en Bosnie-Herzégovine explique quant à elle les configurations institutionnelles de la polémique, le Reis-ul-ulema, l'ulema-med?lis, la curie électorale ou les d?ematski med?lis étant autant d'institutions religieuses régies par le Statut de 1909. Mais ce statut n'est contesté par personne au cours de la polémique, du Reis-ul-ulema, l'attitude en retrait de l'ulema-med?lis et des muftis, et l'émergence de la curie électorale comme forum compétent pour examiner les déclarations de ?au?evi?. Enfin, et surtout, la polémique de 1928 oblige l'ensemble des institutions religieuses islamiques à se positionner face à de nouvelles formes de débat public et de subjectivité individuelle

, Reste la personnalité atypique du Reis-ul-ulema. Ce qui rend la polémique de 1928

. De-bosnie, Ceci explique non seulement les hésitations des institutions religieuses islamiques, mais aussi, paradoxalement, la radicalité de certaines prises de position : les intellectuels voient dans les déclarations de ?au?evi? une occasion unique de promouvoir leurs propres thèses, les oulémas conservateurs les considèrent au contraire comme autant de propos impardonnables, et ?au?evi? lui-même est obligé d'affirmer ses droits de simple croyant pour échapper aux contraintes que lui impose sa fonction de Reis-ul-ulema. Or, c'est cette annonce de la venue d'un individu religieux moderne, aussi paradoxale et involontaire soit-elle, qui fait de la pensée de ?au?evi? une pensée renouvelant la question de l'autorité religieuse

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