Abstract : L'homme moderne, en l'absence de Dieu et en dépit de la défaillance de l'Etat, se doit de réfléchir à des règles éthiques. Pourtant, les théories de la justice sociale font souvent comme si une certaine distanciation à l'égard des acteurs du jeu social était indispensable, afin d'assurer la cohésion de la société autour d'une même norme. Suivant les formes prises par cette extériorité irréductible de la justice sociale, l'individu ne peut que la subir si elle est "spontanée" ou conserve un rôle actif si elle est "délibérée". Les regroupements auxquels conduit ce clivage semblent assez inhabituels: dans le premier cas, les figures "pré-modernes" de la justice sociale (Bentham, Hayek, et même Nozick), de l'autre, des auteurs peut-être plus individualistes (Harsanyi et Dworkin, voire Buchanan et Gauthier), tous situés ici dans le sillage de Rawls. Deux conceptions importantes restent néanmoins en dehors de la présente épure (Pareto, Habermas).
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02546970 Contributor : Claude GamelConnect in order to contact the contributor Submitted on : Sunday, April 19, 2020 - 12:01:32 PM Last modification on : Thursday, July 14, 2022 - 4:12:30 AM
Claude Gamel. L'extériorité irréductible dans les théories de la justice sociale. A. Leroux et A. Marciano. Traité de philosophie économique, De Boeck Université, pp.209-223, 1999. ⟨halshs-02546970⟩