, Aussi, « la saine politique doit aujourd'hui manifester et développer cette distinction, en accueillant les vrais libéraux et en repoussant les purs niveleurs » 26 . La différence n'en est que plus significative. La théorie du classement social qui accompagne ici la critique de l'égalité s'achève par une réflexion sur la nature des relations de subordination dont on ne voit pas d'équivalent chez l'aristocrate normand

, Au vu de cette attention accordée aux rapports de commandement et d'obéissance, il est facile de faire de Comte un partisan de l'autoritarisme. Il ne se faisait pourtant pas d'illusion sur « les instincts de commandement, que la plupart des ambitieux voudraient ériger en dévouement au bien public, Comte va même jusqu'à décrire la soumission comme « moralement supérieure à la révolte » et comme « la principale source de notre vraie grandeur, vol.28, p.420

, Plus encore, c'est toute la philosophie de Comte qui est un appel à une intervention active sur les phénomènes, Le noyau positif de la souveraineté populaire inclut un droit à l'insurrection (DP, p.169

A. Vauvenargues and . Qu, Mais notre pouvoir repose sur la dialectique du commandement et de l'obéissance bien décrite par Bacon : on ne commande à la nature qu'en lui obéissant. Si la valeur positive ainsi donnée à la soumission a des accents stoïciens, elle est aussi présentée comme la meilleure garantie contre l'arbitraire : « On peut regretter que l'ordre universel ne soit pas davantage accessible à l'intervention humaine. Mais la vraie sagesse interdit de souhaiter qu'il devînt, sous aucun aspect, p.39

, Il y a toute raison de penser que cette crise de la démocratie dont on nous parle tant est le reflet d'une crise qui touche d'abord la société ; avec la question : comment se fait-il que ce qui est avant tout un problème social soit décrit comme une crise de la démocratie ? Ce qui a été dit de la politique positive peut aider à répondre à cette question. Ainsi, poser en axiome qu'il n'y a pas de société sans gouvernement, c'est rappeler la responsabilité de ceux qui nous gouvernent. Ils sont là pour gouverner, c'est-à-dire guider, la société, pour résoudre les problèmes auxquels elle se trouve confrontée et, en l'absence de solution, il est normal qu'ils soient les premiers mis en cause. Si maintenant on cherche à expliquer cette incapacité, la politique positive nous fournit encore un élément de réponse : la crise de la démocratie a son origine dans le monde des idées, en l'occurrence dans la doctrine libérale dont la plupart de nos gouvernants se réclament depuis plusieurs dizaines d'années et pour qui le gouvernement, loin de nous apporter des solutions, Ces explications n'enlèvent pas grand-chose au caractère antimoderne de la politique positive, mais il est permis de se demander s'il n'est pas regrettable qu'une réflexion sur ce type de rapports sociaux ait été évacuée. Refuser de considérer les rapports de subordination, alors pourtant qu'ils sont constitutifs de la vie sociale, ne peut mener qu'au désastre

. Appel, Comte rattache cette recherche de l'égalité à une tendance vers la domination : « Radicalement insurgés contre les riches, les pauvres veulent, à leur tour, dominer » (S IV, p.326

S. Respectivement and . Ii, et IV, p.38

, mais de porter un autre regard sur l'inégalité, de cesser de la penser comme systématiquement injuste et d'apprendre à la place à distinguer les inégalités qui sont injustes et qu'il faut combattre, et celles qui sont nécessaires au bon fonctionnement de la société