H. Jonas and C. Le-principe-responsabilité, , 1979.

J. Ellul, Economica, 1990.

J. Habermas, La technique et la science comme idéologie, Denoël, Série Médiations, 1968.

J. Salomon, Une civilisation à hauts risques, Editions Léopold Charles Mayer, 2007.

F. Lemarchand,

H. Jonas,

G. Hottois and . Le-règne-de-l'opératoire, La technoscience, la fracture des discours, L'Harmattan, collection « Logiques sociales, 1992.

F. Lemarchand,

J. Habermas,

J. Habermas, L'avenir de la nature humaine -Vers un eugénisme libéral, Gallimard, collection « nrf essais, 2001.

J. Habermas, Ethique de la discussion, 1985.

U. Beck,

D. Duclos and . Le, , 2002.

D. Duclos and . Au-risque-technique,-l'harmattan, , 1991.

, De même, il n'est pas juste de voir dans son étude de la nature un retour à une vision anthropomorphique qui mettrait l'Homme au centre de la nature et qui tomberait sous le coup d'une dénonciation matérialiste comme celle que Spinoza avait faite dans sa critique de la finalité (peut-être, pour préciser la nature de la pensée de Jonas et répondre à d'éventuelles critiques, faudrait-il mentionner les rapprochements possibles et les différences qui en découlent avec des pensées comme celles d'Aristote et de Bergson)

, Au-delà des critiques adressées à la conception de la nature de Jonas et à celle de ses rapports avec l'écologie, se pose une interrogation tout aussi centrale, celle des rapports entre la science et la morale, la biologie et la philosophie qui renvoie, pour ce qui nous intéresse, à une interrogation sur la nature fondamentale de l'éthique. Faut-il la concevoir sous la forme d'une téléologie, le devoir être étant inscrit dans l'être, dans la continuation d'une perspective 111 R. Rawls, Théorie de la justice, 1971.

C. Gilligan, ;. Fischer, &. C. Tronto, and ;. C. Tronto, Edition originale : Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, Circles of Care, p.95, 1990.

N. Noddings, Caring: A Feminine Approach to Ethics and Moral Education, 1984.

L. Ferry, Le nouvel ordre écologique, 1993.

M. Serres, pour évoluer. La technique est souvent aussi un préalable à la science (par son instrumentation). L'organisation technique naît de la transposition de la technique à plusieurs secteurs ou domaines en suscitant de nouveaux problèmes techniques soulignant que le développement technique est maintenant autonome. « La technique particulière de chacun est la méthode employée pour atteindre un résultat » (op. cit. p. 16), notre civilisation étant devenue une civilisation de moyens. Il faut distinguer « opération technique » et « phénomène technique » : (p.17) : « L'opération technique recouvre tout travail fait avec une certaine méthode pour atteindre un résultat. Et ceci peut être aussi élémentaire que le travail d'éclatement des silex et aussi complexe que la mise au point d'un cerveau électronique, Le contrat naturel, Flammarion, collection « champs, 1992.

, Il souligne la nécessité de prendre position sur les effets de la technique en particulier sur le fait de savoir si la technique d'aujourd'hui diffère dans sa nature de celle d'autrefois où elle ne s'appliquait qu'à des domaines en nombre limité dans la société. Dans ce monde est fragmenté, la technique se propage lentement. Il y a dissociation entre l'invention et la technique et diversification irrationnelle des modèles et « l'évolution n'est pas une logique des découvertes et une progression fatale des techniques, p.17

, Il souligne la dimension insécable et son orthogonalité avec un sens moral : « Ceci supposerait d'abord qu'on oriente la technique dans tel sens pour des motifs moraux, par conséquent non techniques. Or c'est précisément l'un des caractères majeurs de la technique que nous étudierons longuement, de ne pas supporter de jugement moral, d'en être résolument indépendante et d'éliminer de son domaine tout jugement moral. Elle n'obéit jamais à cette discrimination et tend au contraire à créer une morale technique tout à fait indépendante, L'extension actuelle de la technique possède deux caractères : la rationalité et l'artificialité, p.89

&. Aujourd and . Hui, Elle possède un caractère incontournable et elle est perçue à la fois comme sacrilège et sacrée, p.117

K. Depuis and . Marx, Pour sa part, l'Etat devient un énorme appareil technique, les techniques entraînant pour le politicien à la fois la possibilité et l'obligation de mettre en oeuvre une technique politique. L'opinion publique valorise les décisions techniques par rapport aux décisions politiques qualifiées de partisanes ou d'idéalistes. La Nation devient ainsi un objet technique et les barrières idéologiques défavorables au progrès technique tombent. Les techniques et leur emploi tendent à l'emporter sur les opinions (il n'y a pas le choix, les comportements sont planifiés !). La technique conduit l'Etat à se faire totalitaire. « Cela tient au fait que la technique est un instrument de masse. On ne peut penser que par catégories ; il ne peut y avoir devant la technique de cas individuels : pas d'acception de personnes. Certes on ne nie pas en théorie que chaque individu soit particulier ; on l'accorde même volontiers ; mais pour les règles de l'organisation, de l'action, on ne peut tenir compte de cette particularité qui doit rester soigneusement cachée. Le particulier se confond avec l'interne qui n'a plus permission de se manifester, car il se manifeste s'il, détriment des logiques d'une économie politique et de son volet moral. Elle repose sur la généralisation de techniques de constatation : statistique, comptabilité, application des mathématiques à l'économie, méthode des modèles et techniques d'opinion publique dans sa recherche de l'efficacité maximale

L. , « Le temps abstrait se trouve ainsi séparé de la réalité même de sa vie : il ne vit plus son temps, il est divisé par le temps » (op. cit. p. 298). J. Ellul souligne l'impact sur le mouvement et il se réfère alors à F

B. Gilbreth, Ces modifications débouchent sur la massification de la société, la technique répondant aux critères suivants : Généralité (tous les Hommes sont concernés ; ce n'est plus une action individuelle qu'il s'agit d'exercer, ni en vue d'un but précis qui, atteint, ne justifie plus l'action psychologique ; il faut agir sur tous, vol.119

, Objectivité (cette action est provoquée par la société elle-même et ne peut être liée à l'action passagère de tel individu ; il faut détacher le moyen de l'Homme afin de le rendre applicable par n'importe qui

, Et il existe aussi une propagande sur les caractères des techniques : choix délibéré des données scientifiques par rapport à celles qui ne le sont pas, intervention des mathématiques

, Et l'on doit alors distinguer deux catégories de propagandes : celle de fond, qui est permanente et doit sans cesse être renforcée, qui a pour but la mise en disponibilité des masses et opère une espèce de fascination et d'envoûtement, et celle qui tend à déterminer une action précise et qui opère par une pression simple

«. Le-technicien-n'a-pas-d'idéologie,-encore-moins-de-philosophie-ou-de-système, Il connaît des méthodes qu'il applique avec satisfaction parce qu'elles répondent à des résultats immédiats. Il prévoit les résultats qu'il recherche. Ce ne sont pas des fins mais des résultats. Et puis, de là, on effectue un grand saut dans l'inconnu et par-delà cet inconnu on trouve l'explication de tout

, Face à cela, il va prôner la nécessité de la fuite (une autre heuristique de la peur

F. B. Gilbreth, Motion Study, A Method for Increasing the Efficiency of the Workman, 1911.

, On assiste, en tout état de cause, à la généralisation d'une idéologie technocratique alors qu'Habermas propose des modèles alternatifs : un modèle décisionniste fondé et un modèle pragmatique par ajustement réciproque entre le couple décision politique et la raison scientifico-technique. Dans ce dernier cas, le politique est le lieu de médiation entre les valeurs de la tradition et les possibilités de la science. Il remet en cause le continuum implicite entre le traitement des problèmes techniques et la raison pratique (d'ordre moral chez Kant). La raison positive émerge et se généralise à partir de la deuxième moitié du XIX° siècle sur la base d'un savoir causaliste et un anti-dogmatisme négatif, la raison étant finalement celle de la rationalité économique. Habermas propose de flanquer la rationalité en termes de fin de l'intersubjectivité communicationnelle d'un dialogue libéré de toute aliénation. Il se situe ainsi dans le cadre général de pensée de l'« École de Francfort », Habermas met en avant la nécessité de l'interaction face à la rationalité technique, la technique ne pouvant tenir lieu de pratique. La technique et la science sont présentées comme la seule grande aventure de la société moderne, devant être perçues comme indissociables

. Dans-le-premier and . Essai, Bloch a développé le point de vue selon lequel la rationalité de la science déjà déformée dans le sens du capitalisme, retire à la technique moderne l'innocence d'une pure et simple force productive » (op. cit. p. 10). La technique moderne remet en cause la prééminence traditionnelle de l'institution sur l'économie d'où la prééminence de la rationalité qu'elle sous-tend d'où le développement de sciences créatrices de savoirs et de techniques. Les antagonismes de classe deviennent latents, la conscience technocratique étant moins politisée. La conscience technocratique se légitime par les gratifications matérielles. Cette nouvelle idéologie se fonde sur l'élimination de la différence entre le pratique et le technique : « La conscience technocratique ne reflète pas tellement la dissolution de telle ou telle structure morale que le refoulement de la « moralité » en tant que catégorie dans l'existence en général. La conscience positiviste commune désamorce le système de référence de l'interaction établie dans le langage courant, La technique et la science comme idéologie ou la nécessaire dépolitisation du capitalisme contemporain »), il part du concept de rationalité défini par Weber comme caractéristique de l'économie moderne, pp.57-58

, Il conteste la réponse apportée par Marx de l'asservissement de l'économique au politique. De la même manière, la thèse opposée du développement autonome de la technique qui va de pair avec la généralisation d'une société technique est tout aussi dépassée. Le problème est pour lui celui de la dialectique du vouloir et du pouvoir : « Cette dialectique du pouvoir et du vouloir s'opère actuellement de façon non réfléchie, en fonction d'intérêts dont on n'exige pas qu'ils aient de justification publique, Dans l'essai intitulé « Progrès technique et monde vécu social : la technique au service de la société, p.88

, opinion publique : pour une interrelation critique entre l'expert et le politique », il va traiter du risque de scientifisation de la politique en particulier du fait du poids des commandes publiques dans le développement des sciences et des techniques. Or, en dernière instance, le choix politique n'est pas rationnel (car fonction de valeurs)

, Il constate qu'il est difficile de dissocier connaissance et intérêt d'où la nécessité d'une épistémologie critique qui permet de distinguer les sciences empirico-analytiques des sciences historicoherméneutiques et des sciences critiques. Les sciences ont conservé l'illusion de la théorie pure et la conception positiviste que les sciences monologiques se, p.136

D. Dans-le and . Essai, Travail et interaction : la genèse de la nécessaire liaison entre interaction et moralité » dont le sous-titre est « Remarques sur La philosophie de l'esprit de Hegel à Iéna), il replace cet ouvrage dans son contexte (après les fragments du Système de la moralité et après des études d'économie politique entreprises par Hegel)

, Il peut alors démontrer les relations qui s'instaurent entre interaction et moralité : « L'intersubjectivité qui est celle de la validité des lois morales et sur laquelle la raison pratique anticipe a priori permet de réduire l'action morale à une action de type monologique. La relation positive de telle volonté à la volonté des autres échappe à toute communication possible, elle est remplacée par un accord -qui correspond à une nécessité d'ordre transcendantal -entre des activités finalisées isolées sous les auspices de lois abstraitement universelles, p.179