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, Ces lexicogrammes ont été produits à l'aide d'un script nommé Cooc développé par Alain Guerreau pour le « paquet » CQP à exploiter sous R (logiciel libre de statistique)

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W. Babel, . Paravicini, and T. Ostfildern, Se pose également la question du célibat des laïcs, en l'occurrence de nobles, qui ne s'explique ni par l'absence d'héritage à transmettre, ni par un goût pour la chasteté : c'est ce qu'indique le cas des nobles non appauvris (et même riches, donc avec beaucoup à transmettre) et dont les multiples bâtards montrent qu'ils étaient et se savaient féconds mais qui pourtant renoncent à se marier (sans pour autant entrer dans les ordres) et à avoir des héritiers directs, leurs biens passant dès lors en ligne collatérale. C'est ce qu'on voit bien avec les frères Wolf, Neithard et Friedrich von Thüngen vers 1500, en Franconie (Allemagne), ou avec Fernão Lopes (1250-1256), seigneur de Baião (Portugal) 56 . On pouvait donc être un noble possessionné, rester laïc et renoncer à avoir une descendance, impliquant dès lors des complications successorales. Il nous faut donc renoncer à nos évidences, à savoir qu'il était vital pour les puissants d'avoir, aussi vite que possible, des descendants, et donc qu'il était crucial de devenir soi-même un ancêtre. Que faire alors du « lignage » ? J'ai déjà eu l'occasion en 2004 (en 2008 en espagnol) de souligner le caractère plus seigneurial que nécessairement parental du « lignage », dans lequel je vois principalement un mode d'appropriation durable légitime d'un pouvoir local, que celui-ci soit à la campagne ou à la ville (le cas le plus significatif étant sans doute celui des bandos-linajes), et qui n'est pas antérieur à la fin du Moyen Âge 57 . Je ne reviens pas sur ce point, Grand Tour. Adeliges Reisen und Europäische Kultur vom 14. bis zum 18. Jahrhundert. Akten der internationalen Kolloquien (Villa Vigoni 1999, Deutsches Historisches Institut in, 2000.

J. Morsel and L. , L'espace social des Thüngen à la fin du Moyen Âge (Franconie, ca, José Augusto de Sottomayor-Pizarro, Linhagens Medievais Portuguesas. Genealogias e Estratégias (1279-1325), p.588, 1999.

G. De-le-mutation-lignagère-lancée-par, . Duby, . Lignage, and G. D. Au-xii-e-siècle-dans-la-région-mâconnaise-;-rééd.-dans, Sur ce point, cf. entre autres J. Morsel, Parenté et reproduction sociale..., op. cit. ; pour la Péninsule ibérique, la « mutation lignagère » est déportée vers les xiii e -xiv e siècles : Ermelindo Portela, María del Carmen Pallares, « Aristocracia y sistema de parentesco en los siglos centrales de la Edad Media : el grupo de los Traba, ainsi que José Augusto de Sottomayor-Pizarro, « Linhagem e estruturas de parentesco. Algumas reflexões », dans : Legitimação e linhagem na Idade Média peninsular. Homenagem a D, vol.12, pp.27-40, 1972.

, Défendre ses droits, construire sa mémoire. Les chartriers seigneuriaux, 2010.

, Les résultats du projet sont en cours de publication : Archives de famille, dir. Véronique Lamazou-Duplan, 2016.

J. Morsel and L. .. Le-prince, , pp.119-134

, 15 Jahrhundert) », dans : Ehe -Familie -Verwandtschaft. Vergesellschaftung in Religion und sozialer Lebenswelt, dir. Andreas Holzem, Ines Weber, vol.14, pp.191-224, 2008.

. Cf, mais aussi dans la figuration funéraire, féminine d'abord, également masculine ensuite, qui font de chaque noble (homme ou femme) le produit de trois alliances matrimoniales aux deux générations précédentes 63 . À ma connaissance, cependant, les travaux d'anthroponymie et de sigillographie (féminines comme masculines) se sont le plus souvent limités au Moyen Âge central, tandis qu'ils sont restés très ponctuels (et non systématiques) pour la fin du Moyen Âge -alors même que la documentation est désormais très dense, et que la technique de l'analyse factorielle rend tout à fait possible l'étude de grands ensembles d'objets multidimensionnels comme les sceaux (qui signifient par leur forme, leur légende, leur motif, leur couleur, leur date, leur détenteur, etc.) : démonstration en a été faite par Isabelle Guerreau dans sa thèse fondée sur l'étude de plus de 1800 sceaux du clergé saxon de l'an mille à 1500 64 . La même chose vaut aussi pour les représentations funéraires, qui ont intéressé en priorité les historiens d'art et les historiens de la commémoration (donc dans une perspective principalement centrée sur la personne), alors que leur étude sociologique est possible : je l'ai montré pour la noblesse de Franconie des xiv e -xv e siècles, et l'historien canadien Robert Marcoux l'a fait pour quelque 1500 monuments funéraires français médiévaux -grâce, là aussi, à la technique de l'analyse factorielle qui, seule, peut permettre de traiter correctement de si grandes masses d'objets composites 65 . L'important ici n'est toutefois pas seulement dans la technique mise en oeuvre mais dans le changement de perspective : non pas cerner l'identité des personnes (ce qui n'est évidemment pas inintéressant) mais, de mon point de vue, l'intégration matrimoniale du groupe. Ceci implique à la fois de repérer les réseaux matrimoniaux et l'intensité respective des liens dans le temps, entre autres, les travaux cités supra, n. 57. en signe de revendication nobiliaire d'autonomie, s'est traduite notamment dans l'anthroponymie et la sigillographie féminines (qui associent le « lignage » de naissance et celui de l'époux)

.. J. Cf and . Morsel, Parenté et reproduction sociale, p.1

I. Guerreau, Klerikersiegel der Diözesen Halberstadt, im Mittelalter (um 1000-1500), 2013.

, France : Robert Marcoux, L'espace, le monument et l'image du mort au Moyen Âge. Une enquête anthropologique sur les tombeaux médiévaux de la Collection Gaignières, Pour la Franconie : J. Morsel, La noblesse dans la mort. Sociogenèse funéraire du groupe nobiliaire en Franconie (xiv e -xvi e s.) », dans : Autour des morts. Mémoire et identité (Actes du V e colloque international sur la sociabilité, vol.11, pp.387-408, 1998.

, %) 68 . À titre de test concernant la noblesse terrienne, j'ai réalisé un schéma articulant les rapports matrimoniaux de trois « lignages » franconiens dont je sais qu'ils ont été à plusieurs reprises intermariés (et qui figure, là encore pour des raisons de mise en page, à la fin de l'article) : au-delà de la relative illisibilité du schéma (!) -qui suggère d'ailleurs que seul l'ordinateur permettra de formaliser un ensemble plus complexe d'unions matrimoniales -, on perçoit aisément la densité des liens ainsi créés et réitérés. Certains membres de tel « lignage » avaient plus de proximité parentale (en termes de degrés) avec des membres d'autres « lignages » qu'avec certains membres d'autres branches du leur. Par conséquent, « l'esprit de famille » que nous associons spontanément à la figure du « lignage » n'était susceptible d'exister que sur la base d'une inculcation spécifique -et ils le savaient évidemment : on ne manque pas d'exemples qui montrent des membres de tel « lignage » prendre fait et cause pour des cousins appartenant à d'autres « lignages » contre des membres du leur propre 69 . On peut par conséquent certainement en conclure que nos connaissances de l'aristocratie médiévale resteront bancales tant qu'on n'en saura pas plus sur les « échanges » matrimoniaux : non pas la « circulation » des épouses et des biens dotaux, mais le partage social et la cohésion qu'il engendre. Toutefois, la reproduction de la cohésion sociale n'est pas seulement assurée par le mariage. Celui-ci se replace en effet dans un complexe social plus englobant -mais que traditionnellement nous ne percevons pas comme tel (i.e. englobant) mais comme une sphère séparée au sein du social : l'amitié. Pour ne pas entretenir d'ambiguïté sur ce point, je parlerai donc ici d'amicitia plus que d'amitié. Le rapport étroit existant entre le mariage et l'amicitia apparaît d'ailleurs très bien en Allemagne, où les contrats de mariage du xv e siècle stipulent expressément qu'ils fondent une freundschaft und ehe (littéralement : « amitié et mariage »), Moyen Âge a été menée sur le patriciat de Dubrovnik (Raguse) pour la période 1400-1520 par l'anthropologue britannique David Rheubottom qui, sur la base d'un repérage de quelque 900 mariages, signale ainsi l'importance de l'endogamie sociale (plus de 95 % des mariages) mais la relative rareté des mariages consanguins (à cinq générations) dans ce milieu

D. Rheubottom, Age, Marriage, and Politics in Fifteenth-Century Ragusa, 2000.

. P. Cf, . J. Ex, L. Morsel, and . .. Le-prince, sur l'intérêt que représenterait ce mariage pro conservandis et augendis benevolentiae et amicitiae federibus entre leurs parents et amis 70 . La question de l'amicitia reste cependant un champ largement en friche, pp.112-114

, Le caractère tout à fait distinct de l'amicitia et de l'amitié telle que nous la connaissons (c'est-à-dire comme forme d'affection privée, distincte des liens familiaux et des liens amoureux) a été souligné par quelques travaux récents 71

L. , de distinction pertinent passant au milieu de cette forme d'adhésion -entre la bonne et la mauvaise, en fonction de ce qui la motive : la quête désintéressée du bonheur de l'autre ou la poursuite de son propre plaisir (ce que Thomas d'Aquin distingue sous les noms d'amor amicitiae et d'amor concupiscentiae) 72 . Par conséquent, l'amicitia correspond avant tout à une forme de proximité, conçue de manière personnelle, sociale et/ou spatiale selon les auteurs : sans cette proximité -qu'il conviendrait sans doute de désigner du terme (médiéval) de « prochaineté » afin d'éviter nos associations d'idées -, il ne s'agit que d'une benevolentia, c'est-à-dire une forme première (mais d'une certaine manière incomplète) de la caritas 73 , l'amicitia n'étant d'une certaine manière qu'une autre façon de dire la caritas, ou la pietas 74 . C'est ce qui explique que l'amistié puisse 70 Calendar of Papal Registers Relating to Great Britain and Ireland, t, Stationery Office, vol.13, pp.687-693, 1955.

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S. Th.-d'aquin and . Theologiae,

, Il s'agit là d'une lecture chrétienne d'un argument d'Aristote, repris entre autres par Albert le Grand, Thomas d'Aquin, etc. : cf. Bénédicte Sère, « De la vérité en amitié, vol.307, pp.795-800, 2005.

.. A. Sur, B. Guerreau-jalabert, . Bon, ;. Pietas, . Éd et al., où il est dit que la vertu d'amistié s'appelle le don de pitié ; la Somme le roi a été ensuite pour l'essentiel insérée, Société des anciens textes français, vol.42, p.276, 2002.

, auquel la caritas est théologiquement appropriée). À l'inverse, cette personnification de l'amistié est opposée à la figure d'Eli (le grand prêtre du livre de Samuel), qui est conçu soit comme la double figure de l'aveuglement des juifs et de l'invidia (selon le jeu de mot non videt = *invidet) 76 -donc comme double opposition au spiritus et à la caritas -, soit comme une figure de la hainne incarnée par un faucon (selon l'analogie de l'opposition colombe/faucon et clerc/chevalier, c'est-à-dire spirituel/charnel) 77 . Toutefois, outre la nécessaire proximité, l'amitié implique également la durée, la constance, qui permet à certains auteurs de restreindre la vraie amitié aux hommes (les femmes étant par nature inconstante) 78 , mais aussi à placer en marge la simple commensalité 79, être figurée sous les traits d'une femme unissant deux hommes qui tiennent un coeur dans leur main 75 , ou encore comme une femme tenant une colombe dans ses mains

B. Bruxelles and M. Royale-de-belgique, , p.157

C. Richter-sherman, Imagining Aristotle. Verbal and Visual Representation in Fourteenth-Century France, pp.142-143, 1995.

. Le-jeu-de-mot-est-signalé-par-rosemond-tuve, Notes on the Virtues and Vices (Part ii), vol.26, pp.46-50, 1963.

, 82), s'interroge sur la signification du faucon -alors que celui-ci n'a pas de sens en soi, mais uniquement par rapport à la colombe ; l'analogie spirituel/charnel à l'arrière-plan se discerne aisément dans un dessin provenant du Liber avium d'Hugues de Fouilloy (v. 1200), présenté dans J. Morsel, L'Aristocratie médiévale, p.200

. C'est-du-moins-ce-qu'affirme-guillaume-fillastre-dans-le-traité and . Qu, il consacre à l'amitié dans son Second Livre de la Toison d'or (1472/73), § 172 : Le « Traité de l'amitié ». Guillaume Fillastre sur l'idéal de l'amitié, éd. Klaus Oschema, p.38, 2011.

). and ). , dans lesquelles le fait de boire et/ou manger ensemble fonctionne comme signe d'amitié/compagnie. etc., on ne trouve certes que peu de références directes entre amicitia (ou ses équivalents vernaculaires) et caritas, à l'exception des actes de donatio pro anima 80 , ce qui est cohérent. Apparaît toutefois un très fort recouvrement entre amistié/friuntschaft/frendeship et parenté (outre la dimension matrimoniale évoquée plus haut). Ce recouvrement ne s'exprime pas seulement par la notion d'« ami charnel » (ou son équivalent latin amicus carnalis) ou d'angeboren/anerborn friunt (littéralement « ami obtenu par la naissance »), qui a attiré l'attention depuis longtemps 81 mais dont la compréhension a été obérée par le fait qu'on s'est seulement focalisé sur le premier segment du syntagme (« ami », pour en comprendre l'usage par rapport à celui de « parent ») et non sur l'usage de « charnel », notamment par rapport à la parenté 82 -moyennant quoi parler d'« ami charnel » sert moins à évoquer un, La chose est particulièrement nette sur le lexicogramme d'amicus (cf n. suivante), où sont disposés horizontalement et dans l'ordre les clusters « commensalité, pp.676-677

, grâce aux graphes que m'a fournis Nicolas Perreaux, que je remercie vivement) à l'examen des cooccurrents des mots amicus et amicitia dans la PL et les CEMA pour la période mi-xii e -xiii e siècle ; les résultats ici indiqués ne constituent d'une faible partie de ce qui peut être tiré de cet examen

J. M. Turlan, Amis et amis charnels d'après les actes du Parlement au xiv e siècle, vol.47, pp.645-698, 1969.

. Cl and ». .. Gauvard, , pp.674-676

K. Oschema, Amis charnels" », dans : Histoire et société. Mélanges offerts à Georges Duby, pp.125-139, 1992.

, Non seulement par rapport à « spirituel, Amis et amis charnels

, signale des cas d'amicus spiritualis) mais surtout par rapport au rapport spirituel/charnel, dont le réaménagement fin xiii e -début xiv e siècle et ses possibles effets sur le discours parental sont évoqués par A. Guerreau-Jalabert, « Flesh and Blood in Medieval Language about Kinship », dans : Blood and Kinship. Matter for Metaphor from Ancient Rome to the Present, dir. Christopher H. Johnson et alii, pp.61-82, 2013.

, -210) et, dans le cas qui m'intéresse, de l'un des plus anciens exemples d'indivision « lignagère, selon Charles de Miramon, « Aux origines de la noblesse et des princes du sang. France et Angleterre au xiv e siècle », dans : L'hérédité entre Moyen Âge et Époque moderne. Perspectives historiques, dir. Maaike van der Lugt, Ch. de Miramon, Firenze, Galluzzo/SISMEL, pp.82-83, 2008.

, On voit clairement, tant dans la noblesse franconienne que dans le patriciat bernois aux xiv e et xv e siècles, que les freunde correspondent à la fois à tous les parents et en même temps à des gens qui ne le sont pas, sans qu'on puisse bien faire la distinction. Il n'est cependant pas exclu que la proximité sémantique entre amicitia et parenté se soit maintenue plus longtemps (ou plus forte) en Allemagne qu'en France 85 : il faudrait toutefois s'assurer que cette impression ne découle pas d'une simple erreur de perspective, liée notamment au fait que l'importance de l'usage parental de friunt a été remarqué à propos de communautés relativement restreintes (la ville de Berne, la petite noblesse franconienne) au sein desquelles l'exogamie cléricalement entretenue et la tendance forte à l'endogamie sociale aboutissaient au fait que, nécessairement, l'ensemble des membres d'un même groupe social

, ), d'autre part la promotion par l'Église, à la suite d'Aristote et de Cicéron, repris et commentés par les Pères de l'Église puis les théologiens cisterciens et scolastiques 86 , de l'amicitia comme le rapport social optimal, alors on devrait considérer que la parenté, dans le schéma chrétien, ne servait pas à produire des descendants mais des amici, notamment par mariage, Si l'on ajoute à ce « flou » socialement produit (et non pas absurde) d'une part les discours évangéliques contre la parenté charnelle (cf. notamment Mt, vol.10, pp.35-37

S. Teuscher and . Bekannte--klienten--verwandte, Soziabilität und Politik in der Stadt Bern um 1500, pp.75-113, 1998.

J. Morsel and L. .. Le-prince, , pp.53-57

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. Kl, . Oschema, and . .. Freundschaft-und-nähe, « Einführung, pp.13-15

, Pour une première approche du discours clérical sur l'amicitia, cf. entre autres A. Guerreau-Jalabert, « Amour et amitié dans la société médiévale... », op. cit. ; Kl. Oschema, Freundschaft und Nähe, pp.129-149

B. Sère and .. .. Au-moyen-Âge, Par conséquent, la limite « floue » entre parents et non-parents charnels via les « amis », qui apparaît dans le vocabulaire mis en oeuvre en pratique, montre ainsi (tout comme les contrats de mariage) que le discours clérical a bel et bien été converti en discours social effectif. Sachant enfin que l'amicitia est aussi étroitement corrélée à toutes les modalités d'instauration ou restauration de la concordia (elle-même conçue comme une manifestation/réalisation de la caritas, puisque la concorde est une « union des coeurs »), du pactum et de la paix, on comprend qu'étudier la reproduction de la cohésion du groupe aristocratique implique par conséquent d'étudier sérieusement l'amicitia et, plus généralement, toutes les pratiques qui fondent la proximité, tant au sens social que je viens d'évoquer qu'au sens spatio-temporel du terme. L'amicitia n'apparaît pas ainsi par hasard étroitement corrélée aux termes vinculum, fedus ou nexus (sur les lexicogrammes d'amicitia (dans la PL et les CEMA) des xii e -xiii e siècles : il s'agit bel et bien du lien social optimal entre les hommes, comme réalisation pratique de la caritas, incluant tout autant les rapports entre égaux que, pendant un temps du moins 87 , entre inégaux proches. On l'aura compris : d'immenses champs d'investigation s'étendent encore devant nous pour appréhender l'histoire de la noblesse tardo-médiévale. Certains de ces champs viennent de s'ouvrir (c'est le cas des enquêtes que rend désormais possibles la « révolution informatique » -sur les mots, les sceaux, les tombeaux, etc.), d'autres en revanche existent depuis longtemps (la spatialité, op. cit. elle concernerait aussi les parents spirituels mais surtout l'ensemble des chrétiens

, D'où les principales de ces « propositions », et qui ne sont guère « nouvelles » : audace et liberté, imagination et intuition, collaboration franche et désintéressée

H. Legros and . Le, pense pouvoir observer un passage d'un usage hiérarchique (dans le cadre vassalique) à un usage plus symétrique, qu'elle corrèle à la diffusion des valeurs courtoises ; un tel rapport de symétrie est expressément réclamé par les textes anglo-normands, v. 1300, présentés par Paul Studer, « Une Définition d'amour en prose anglo-normande », dans : Mélanges de philologie et d'histoire offerts à M. Antoine Thomas par ses élèves et ses amis, et Rebecca Slitt, Aristocratic Male Frienship in the Anglo-Norman World 1066-1300, vol.23, p.83, 1927.